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Un trio prometteur Montpellier
Le Corum (Salle Pasteur)
07/25/2019 -
Felix Mendelssohn: Trio n° 2, opus 66
Franck Krawczyk: Witch Trio
Antonín Dvorák: Trio n° 4 «Dumky», opus 90
Trio Messiaen: Théo Fouchenneret (piano), David Petrlik (violon), Volodia van Keulen (violoncelle)
T. Fouchenneret, V. van Keulen, D. Petrlik
La série de concerts à midi trente du Festival de Radio France Occitanie Montpellier s’achève avec le Trio Messiaen, créé en 2014. Le feuillet distribué aux festivaliers qui attendent patiemment de pouvoir assister à ces concerts gratuits énonce les récompenses décernées à cette jeune formation: premier prix du Concours international de musique de chambre de Lyon en 2018, prix de la Fondation Bullukian, prix Belle Saison, prix de l’ADAMI, prix de la SACEM. Ce concert particulièrement réussi permet de comprendre pourquoi cet ensemble a remporté autant de distinctions.
L’interprétation d’une remarquable hauteur de vue du Second Trio (1845) de Mendelssohn et du Quatrième Trio (1891) de Dvorák présente de nombreuses qualités de maitrise, de construction et de justesse. Les musiciens, qui affichent une forte cohésion, creusent ces partitions dans le détail, tout en révélant leur particularité. Le Scherzo dans le Mendelssohn sonne, par exemple, avec toute la transparence et la souplesse requises. Dans les pages du compositeur tchèque, ils impriment une impulsion impeccable tout en restituant leur couleur spécifique. Le trio restitue ainsi la saveur de chaque mouvement en les faisant se succéder de manière cohérente. Stimulantes et maîtrisées, ces lectures ont certainement fait l’objet d’un travail sérieux et approfondi, et nous comblent dans la forme comme sur le fond.
Il suffit de s’attarder sur les mouvements lents pour mesurer toute l’importance que ces interprètes accordent aux nuances de dynamique, à l’intensité du dialogue et à la précision de la mise en place. Le pianiste se distingue par sa sobriété et sa concentration, tandis que le violoniste et le violoncelliste cultivent un phrasé raffiné et une intonation parfaite, la sonorité laissant peu à désirer; tout au plus celle du violoniste paraît-elle, à froid, un rien trop maigre. Les musiciens inscrivent aussi à leur programme Witch Trio, commande passée par le Concours international de musique de chambre de Lyon, en 2018, à Franck Krawczyk (né en 1969). C’est avec cette pièce énergique qu’ils reçurent le prix de la meilleure interprétation de cette pièce lors de cette épreuve.
Alors que le programme dure largement plus d’une heure, et qu’à presque 2 heures de l’après-midi, les estomacs commencent à crier famine, le Trio Messiaen prend congé du public avec un bis substantiel, l’Andantino du Trio de Fauré, dans lequel il confirme notre excellente impression. Pronostiquer sur l’avenir d’une jeune formation présente évidemment un risque, mais le Trio Messiaen pourrait occuper à l’avenir une position équivalente à celle du Trio Wanderer, à condition de rester soudé et d’encore progresser.
Sébastien Foucart
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