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Lumières du nord Montpellier
Le Corum (Salle Pasteur)
07/24/2019 -
Maurice Ravel : Trio avec piano
Franz Liszt : Années de pèlerinage (Troisième année), S. 163: 4. «Les Jeux d’eaux à la Villa d’Este»
Magnus Lindberg : Twine – Trio avec piano (*)
Marina Chiche (violon), Anssi Karttunen (violoncelle), Magnus Lindberg (*), Florent Boffard (piano)
M. Lindberg (© Philip Gatward)
Pour la nouvelle formule de concerts à 17 heures 30, au Corum, le Festival de Radio France Occitanie Montpellier vous laisse choisir : soit payer 12 euros pour assister à un concert, seul ou accompagné de trois personnes au maximum, soit payer la même somme pour quatre concerts de la série au choix. Comme les billets portent un numéro de place, il ne faut pas patienter longtemps, contrairement à midi trente. Du 22 au 24 juillet, le festival organise, dans ce cadre, une série de trois concerts de musique de chambre («Lumières du nord») en phase avec la thématique de cette trente-cinquième édition, la musique du nord, en particulier celle de compositeurs originaires de pays ouverts sur la mer Baltique. Pour le dernier, le programme comporte deux œuvres du Finlandais Magnus Lindberg (né en 1958), qui joue même l’une d’elles au piano.
Marina Chiche, Anssi Karttunnen et Florent Boffard exécutent pour commencer le Trio avec piano (1914) de Ravel. Immédiatement prenante, cette interprétation pensée en profondeur baigne dans un réjouissant esprit de musique de chambre et se hisse à un niveau élevé, en termes de justesse, de cohésion et de clarté. Les musiciens privilégient une approche plutôt introspective et développent une sonorité légère et transparente, diaphane même.
Ensuite, la violoniste et le violoncelliste laissent Florent Boffard seul sur scène pour Twine (1988) de Magnus Lindberg. Le pianiste fait crépiter et scintiller cette page de 7 minutes pouvant être rapprochée, par ses effets sonores, et dans une certaine mesure, des «Jeux d’eaux de la Villa d’Este» (1882). Impeccable, à tous points de vue, l’exécution de cette œuvre de Liszt témoigne de la profondeur de la pensée musicale de cet excellent interprète. Sa sûreté digitale et son intelligence lui permettent de restituer le pouvoir d’évocation de cette musique avec une tenue stylistique exemplaire.
Le pianiste cède ensuite la place à Magnus Lindberg pour son propre Trio, arrangé à partir du Trio pour clarinette, violoncelle et piano (2012), avec la contribution toujours aussi sobre et efficace de Marina Chiche et Anssi Karttunen. Malgré la complexité apparente de l’écriture, le langage demeure accessible, et cette œuvre d’une vingtaine de minutes et en trois parties captive par son expressivité et sa cohérence esthétique, tandis que le compositeur révèle une parfaite maîtrise instrumentale.
Le site de Marina Chiche
Le site d’Anssi Karttunen
Sébastien Foucart
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