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Miroir, mon beau miroir

Lausanne
Opéra
06/02/2019 -  et 5*, 7, 9, 12 juin 2019
Christoph Willibald Gluck : Orphée et Eurydice
Philippe Talbot (Orphée), Hélène Guilmette (Eurydice), Marie Lys (Amour)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Patrick Marie Aubert (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Diego Fasolis (direction musicale)
Aurélien Bory (mise en scène et décors), Gabrielle Maris Victorin (assistante à la mise en scène), Pierre Dequivre (décors), Manuela Agnesini (costumes), Arno Veyrat (lumières), Taïcyr Fadel (collaborateur artistique)


(© Alan Humerose)


Pour clore sa saison 2018-2019, l’Opéra de Lausanne a choisi de présenter la version française d’Orphée et Eurydice de Gluck, dans la production conçue par Aurélien Bory à l’Opéra Comique en octobre 2018. Comme déjà relaté ici, le spectacle séduit par sa scénographie ingénieuse et sa remarquable utilisation de l’espace. Dans un décor composé de la toile Orphée ramenant Eurydice des Enfers de Corot, un immense miroir réfléchit le plateau et « transforme la verticalité par la profondeur », comme le décrit le metteur en scène dans une note publiée dans le programme de salle. L’effet est saisissant. Le monde des morts devient le reflet de celui des vivants. Et à l’instar d’Orphée qui se retourne, c’est la scène entière qui se renverse.


Contrairement à Paris, Orphée est chanté ici par un ténor. Malgré la tessiture meurtrière du rôle, le jeune Philippe Talbot est confondant d’intensité et d’expressivité, concentrant sur son visage toutes les nuances du chagrin et de la douleur ; de plus sa diction est exemplaire. Autant de qualités qui font presque oublier ses aigus parfois tendus et ses vocalises approximatives. Avec sa voix lumineuse, Marie Lys incarne un Amour éblouissant, l’interprète réussissant de surcroît l’exploit de chanter en tournant dans un cerceau ou portée par les pieds par deux danseurs. Comme à Paris, Hélène Guilmette est une Eurydice émouvante et nuancée, même s’il lui faut du temps pour s’approprier le rôle. A la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, dont la flûte solo a particulièrement brillé, le chef Diego Fasolis livre une direction musicale nerveuse et affûtée, aux couleurs très contrastées pour décrire les différentes ambiances (Elysée et Enfers), toujours tendue, mais remarquable d’homogénéité. Un spectacle qui termine en beauté la saison lyrique lausannoise.



Claudio Poloni

 

 

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