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Le passant du sans Sushi

Toulouse
Halle aux Grains
11/06/2001 -  
Yasushi Akutagawa : Tryptique
Teizo Matsumura : Pneuma
Roh Ogura : Composition ; Sonatina
Töru Takemitsu : Requiem ; A way a lone II
Yoshida : Quarttettino
Toshiro Mayuzumi : Essay


Orchestre de chambre de Toulouse, Alain Moglia (direction)

Malgré les diverses contrariétés subies dernièrement, on est fort heureux de retrouver un Alain Moglia visiblement en pleine forme à la tête d’un orchestre plus alerte et soudé que jamais. On espère que sa position à Toulouse en sera renforcée d’autant, mais on sait qu’il ne faut pas compter sur lui pour se prendre les pieds dans le tatami.

Notre Marco Polo musical avait cette fois entraîné ses troupes -et ses auditeurs- dans un fort intéressant périple japonais qui a soufflé un peu d’air frais dans nos oreilles.

Au sein d’un programme globalement exigeant et parfois inégal, mais qui alternait intelligemment des pièces d’accès plus ou moins difficile, quelques œuvres sortaient véritablement du lot. Sans surprise, celles Toru Takemitsu dominaient même de loin et l’on ne peut qu’admirer la force dramatique du Requiem comme la densité d’expression de A way a lone II, rendues avec une concentration dramatique exceptionnelle. Grande découverte aussi avec Pneuma de Matsmumura, au modernisme plus discret, dont le climat méditatif et envoûtant a visiblement fait une grande impression sur le public, comme avec le Quarttettino de Yoshida, d’une tension dramatique fort prenante.

Côté “moderne”, on pouvait rester plus circonspect sur Essay de Mayuzumi, dont toute la première partie, assez migraineuse, repose sur des glissandi répétés -et répétitifs- qui ont fait dire à un auditeur facétieux : “Ce ne sont plus des violons, mais des miaulons”, avant de décoller un peu dans une fin, hélas trop courte, où l’atmosphère se fait plus onirique

La partie “facile” du programme ne nous a pas valu de révélation particulière. Très oubliables compositions de Roh Ogura, dont l’art facile et conventionnel ne dérange pas plus qu’il n’intéresse, mis à part, peut-être, dans le Lento de sa Sonatina, où un effet d’imitation d’instrument traditionnel vient agrémenter une écriture très prévisible. Triptyque d'Akutagawa, charme plus par son côté gentiment jazzy, sans ennui mais sans profondeur, agréable et oubliable.

Concentration, rigueur quasi-intransigeante, qualité de la mise en place et parfaite homogénéité de la couleur, allons-nous encore vanter les mérites de l’Orchestre de chambre de Toulouse et d’Alain Moglia? Bien sûr puisqu’ils le méritent, et rendons leur grâce, pour faire bonne mesure, de nous offrir un programme aussi rare et stimulant pour les cellules grises.



Laurent Marty

 

 

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