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Un duo pour une nouvelle réussite

Lausanne
Opéra
03/17/2019 -  et 20, 22*, 24 mars 2019
Richard Strauss : Ariadne auf Naxos, opus 60
Christina Nilsson (Prima Donna/Ariadne), Michael König (Tenor/Bacchus), Marie-Eve Munger (Zerbinetta), Deirdre Angenent (Komponist), Oliver Zwarg (Musiklehrer), Johnathan McCullough (Harlekin), François Piolino (Scaramuccio), Daniel Golossov (Truffaldin), Aurélien Reymond-Moret (Brighella), Julie Martin du Theil (Najade), Rira Kim (Echo), Myriam Bouhzada (Dryade), Andreas Jaeggi (Tanzmeister), Martin Turba (Haushofmeister), Joël Terrin (Perrückenmacher, Circe), Raphaël Hardmeyer (Lakai), Fernando Cuellar Leon (Offizier)
Orchestre de Chambre de Lausanne, Frank Beermann (direction musicale)
David Hermann (mise en scène), Louise Brun (assistante à la mise en scène), Paul Zoller (décors), Michaela Barth (costumes), Fabrice Kebour (lumières)


(© Alan Humerose)


Le chef Frank Beermann et le metteur en scène David Hermann avaient déjà fait des étincelles à l’Opéra de Lausanne, avec une nouvelle production des rares Joyeuses Commères de Windsor d’Otto Nicolai en 2014 qui avait fait date. Cinq ans plus tard, le duo vient de renouveler son exploit, avec cette fois une magnifique Ariane à Naxos de Richard Strauss. A la tête d’un Orchestre de Chambre de Lausanne en grande forme, Frank Beermann offre une lecture de la partition raffinée et moelleuse à la fois ; les deux mondes de l’ouvrage, le tragique d’Ariadne et le comique de Zerbinetta, se rencontrent, dialoguent et s’opposent au gré de contrastes saisissants. Quant à David Hermann, il tire le spectacle vers le burlesque et la farce. Dans le Prologue, le décor est composé d’une immense paroi blanche avec trois portes qui s’ouvrent et se referment pour laisser entrer et sortir les personnages, comme dans un vaudeville. Dans l’opéra à proprement parler, le plateau est partagé en deux : à jardin, un sous-bois à la végétation foisonnante qui n’est pas sans rappeler Watteau et dans lequel apparaissent Zerbinetta et ses acolytes, à cour un rocher noir et sombre sur lequel vient se poser Ariadne pour se lamenter. La direction d’acteurs est finement ciselée.


La distribution est d’excellent niveau, composée de jeunes chanteurs particulièrement prometteurs. Ariadne est incarnée par Christina Nilsson, une soprano suédoise d’à peine 29 ans, qui éblouit déjà par l’ampleur et la luxuriance de sa voix. La chanteuse vient d’aborder Aida à Stockholm et on peut imaginer qu’elle est à l’aube d’une belle carrière. Marie-Ève Munger fait, elle aussi, forte impression en Zerbinetta enjouée et virevoltante, très à l’aise dans les vocalises de son grand air, quand bien même il est chanté sur une balançoire. Le Compositeur de Deirdre Angenent n’est pas en reste, avec son timbre puissant et corsé, malgré des aigus pas toujours justes, et son jeu très expressif. Chez les messieurs, Michael König campe un Bacchus vaillant et héroïque, avec de beaux aigus, alors que Johnathan McCullough confère à Arlequin candeur et bonhommie. On retiendra également le majordome (rôle parlé) délicieusement narquois de Martin Turba. Cette Ariane à Naxos restera comme une des grandes réussites de la saison lyrique lausannoise.



Claudio Poloni

 

 

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