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Fonds de tiroir

Paris
Studio Marigny
01/30/2019 -  et 31 janvier, 1er, 2*, 3 (17 heures), 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22, 23, 24 février 2019
Steven Sondheim : Marry Me a Little
Kimy Mc Laren (Elle), Damian Thantrey (Lui)
Charlotte Gauthier (piano)
Mirabelle Ordinaire (mise en scène), Philippine Ordinaire (décors), Nathalie Perrier (lumières)


K. Mc Laren, D. Thantrey (© Julien Benhamou)


Composée des «chutes» non utilisées dans la liste impressionnante de ses comédies musicales, Marry Me a Little est un patchwork de songs de Steven Sondheim né Off-Broadway en 1980 et quelquefois reprises, même assez récemment dans une version gay au New Ohio Theater de New York. C’est tout naturellement que Jean-Luc Choplin, qui a abondamment programmé Sondheim lors de son directorat au Théâtre du Châtelet, a choisi ce faux musical pour le Studio du Théâtre Marigny qu’il dirige aujourd’hui. Cette salle minuscule a une acoustique exceptionnelle qui nous fait espérer quelques récitals de chant.


On avoue être resté sur sa faim, malgré un grand appétit pour l’univers de Sondheim, avec cette suite de dix-huit chansons, pourtant superbement interprétées par deux chanteurs que l’on avait déjà entendus au Châtelet et qui sont autant à l’aise dans l’opéra que le musical. Plusieurs raisons à cela. La réalisation du projet d’abord: on a du mal à entrer dans l’univers de ces deux célibataires dans une grande ville américaine qui pourraient se rencontrer mais ne le font jamais. Le décor que nous propose Philippine Ordinaire figurant en coupe frontale trois minuscules studios voisins occupés par les deux protagonistes et par la pianiste lasse très vite. La succession des chansons reposant sur ce canevas dramatique bien mince et bien peu crédible ne soutient pas l’attention pendant la grande heure et demie que dure le spectacle.


Reste la musique. Chaque chanson prise individuellement même si elles n’ont pas été retenues dans le corps final des différents musicals (principalement Follies, A Little Night Music, Company) porte la patte de Sondheim mais aussi une certaine monotonie mélodique et un accompagnement devenu très pauvre dans sa réduction pour piano, mais leur addition sans un véritable substrat dramatique fait qu’elles se tuent les unes les autres. Aurait-il mieux valu les donner dans un concert en deux parties avec un grand piano plutôt qu’un piano droit et avec le glamour d’un vrai récital de chant?


Le Britannique Damian Thantrey, un grand habitué du Châtelet où il a chanté dans presque tous les musicals programmés par Jean-Luc Choplin, a une présence scénique remarquable et est vocalement l’interprète parfait de ce répertoire. De même pour la Québécoise Kimy Mc Laren, inoubliable interprète de Julie dans le Carousel du Châtelet. Elle est plus impliquée que lui dans l’opéra et est aussi l’interprète parfaite pour le lyrisme de Sondheim. De la pianiste française Charlotte Gauthier, que la mise en scène de Mirabelle Ordinaire présente dans un bien inutile prélude en train de massacrer une pièce de Bach, on ne peut que souhaiter que le mauvais piano qu’elle jouait soit une excuse à la pauvreté de son accompagnement.



Olivier Brunel

 

 

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