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Musique abstraite Paris Théâtre des Champs-Elysées 01/15/2019 - et 16* janvier 2019
15 janvier
Johannes Brahms : Quatuors n° 1, opus 51 n° 1, et n° 2, opus 51 n° 2 - Quatuor avec piano n° 2, opus 26
16 janvier
Johannes Brahms : Quatuor n° 3, opus 67 – Quatuors avec piano n° 1, opus 25, et n° 3, opus 60
Elisabeth Leonskaïa (piano), Quatuor de la Staatskapelle de Berlin: Wolfram Brandl, Krzysztof Specjal (violon), Yulia Deyneka (alto), Claudius Popp (violoncelle)
C. Popp, Y. Deyneka, W. Brandl, K. Specjal (© DR)
Le cycle consacré par «Piano****» au Théâtre des Champs-Elysées à l’intégrale de la musique de chambre de Brahms (voir ici) s’est poursuivi avec deux séances consacrées aux quatuors. Musique sublime d’une abstraction totale jouée par des interprètes idéaux.
Brahms a consacré au quatuor à cordes dans sa forme classique trois ouvrages, tous composés à sa maturité, ayant probablement vaincu l’intimidation que constituait l’héritage de la somme beethovenienne. Si la forme ne s’en éloigne que très peu, le contenu mélodique et la science de l’écriture annoncent ce que deviendra la musique viennoise avec le jeune Schönberg. Une musique jamais austère mais d’une abstraction qui peut rebuter si elle n’est pas parfaitement interprétée.
C’était le cas avec le Quatuor de la Staatskapelle de Berlin, une jeune formation constituée à l’initiative de Daniel Barenboim en 2017 par quatre chefs de pupitres de son orchestre de la Staatskapelle qui officie tant à l’Opéra d’Etat de Berlin qu’en formation symphonique. Ils n’ont pas pas le poli parfois un peu artificiel des grands quatuors institutionnels mais, en bon musiciens d’orchestre et germaniques, ils sont à l’écoute les uns des autres et la sonorité d’ensemble est toujours plus vibrante, radieuse que fondue.
Autre production quasi originale de Brahms (seuls Mozart et Schumann avaient créé un précédent), le quatuor avec piano. Là encore trois opus, plus précoces, tous de parfaites réussites formelles et mélodiques. Bien réparties sur les deux soirées, ces trois œuvres étaient une alternative parfaite aux plus austères quatuors à cordes. La pianiste Elisabeth Leonskaïa leur a donné une fougue, une énergie, des couleurs et une pleine sonorité faisant de chaque pièce qui engage toujours le dialogue entre le pianiste et les trois cordes de véritables concertos pour piano. Deux concerts sublimes que suivront au mois d’avril deux séances consacrées aux quintettes, sextuors, et sonates pour violoncelle et piano dont Edgar Moreau et Sunwook Kim seront les interprètes.
Olivier Brunel
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