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Bonne année 2019

Paris
Maison de la radio
01/05/2019 -  et 6* janvier 2019
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 9, opus 125
Regine Hangler (soprano), Tanja Ariane Baumgartner (mezzo), Robert Dean Smith (ténor), Ludovic Tézier (baryton)
Chœur de Radio France, Martina Batic (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Marek Janowski (direction)


M. Janowski (© Felix Broede)


Mikko Franck, directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Radio France depuis 2015, a récemment instauré le principe d’une exécution en début de chaque nouvelle année de la Neuvième Symphonie de Beethoven. Réjouissons d’une telle pratique, habituelle dans les pays germaniques et en Europe du Nord, même déplacée de quelques jours par rapport à la Saint-Sylvestre, et ce d’autant qu’elle intervient à un moment où l’offre de musique classique à Paris s’appauvrit. Après Mikko Franck lui-même en 2018, c’était cette année au tour de Marek Janowski, directeur musical de l’orchestre parisien de 1984 à 2000, de répondre présent.


Avec Marek Janowski, bientôt 80 ans, chef de tradition s’il en fut, il ne faut pas s’attendre à un Beethoven fébrile ou agité. La silhouette n’a pas changé, l’homme est en forme même s’il accuse une certaine fatigue en fin de concert. Il faut dire qu’il ne ménage pas ses efforts pour conduire cette œuvre qu’il dirige de mémoire. Toutefois, le premier mouvement peine à intéresser, au moins jusqu’à la coda où Janowski reprend la main mais en déséquilibrant l’ensemble, la timbale couvrant les cordes graves dans cette acoustique un peu sèche à laquelle il n’est sans doute pas habitué. La fin du premier mouvement sonne plus équilibré mais là encore sans vraie tension. Le Scherzo est parfaitement en place mais ne parvient pas à captiver. De manière presque paradoxale, c’est l’Adagio, pourtant si complexe à construire, qui semble le plus convaincant avec de belles nuances et de beaux phrasés conduits dans un juste équilibre. Un vrai moment de poésie. Le Final a belle allure mais le travail sur les nuances semble moins abouti et la joie comme contenue.


Ludovic Tézier inaugure l’Hymne à la joie avec présence et se joue des pièges de cette entrée qui a déjà donné lieu à plus d’une déconvenue. Robert Dean Smith est égal à lui-même, très investi, heureux d’être là, mais chante sans vraie subtilité. On a moins aimé les aigus un peu pointus de Regine Hangler ni entendu la voix de l’alto Tanja Ariane Baumgartner. Le Chœur de Radio France, manifestement dans un bon jour, répond présent souvent avec force mais aussi parfois avec une belle retenue sollicitée par le chef. Les voix de femmes parviennent ici à assumer les aigus tendus de cette œuvre à l’écriture si peu vocale. Le crescendo orchestral final, impossible à rater, pétille enfin mais c’est sans doute un peu tard.


En somme, une Neuvième inégale, irrégulière et un peu décevante malgré un superbe Adagio et quelques très beaux moments disséminés. Dommage! Il n’empêche: rendez-vous l’année prochaine même endroit, même programme mais avec un autre chef! Et pourquoi pas un fidèle de l’Orchestre philharmonique de Radio France comme Vasily Petrenko?



Gilles Lesur

 

 

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