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Mons
Théâtre royal
12/20/2018 -  et 19 décembre 2018 (Bruxelles)
Camille Saint-Saëns: Le Déluge, opus 45: Prélude [4]
Jean-Paul Dessy: Concerto concreto, pour piano et cordes (création) [2]
Guillaume Lekeu: Adagio, opus 3 [1]
Igor Stravinsky: Concerto en ré [4]
Ludwig van Beethoven: Romance pour violon et orchestre n° 2 en fa, opus 50 [3]
Maurice Ravel: Tzigane (arrangement David Walter) [3]

Augustin Dumay (violon), Frank Braley (piano)
Orchestre royal de chambre de Wallonie, Frank Braley [1], Jean-Paul Dessy [2], Augustin Dumay [3], Jean-Pierre Wallez [4] (direction)


(en haut) J.-P. Dessy, J.-P. Wallez, (en bas) A. Dumay, F. Braley


Pour célébrer ses soixante ans, l’Orchestre royal de chambre de Wallonie se produit au Théâtre royal de Mons avec son directeur musical, Frank Braley, en fonction jusqu’à la fin de l’année prochaine, et trois de ses prédécesseurs, Jean-Pierre Wallez (1987-1990), Jean-Paul Dessy (1997-2002) et Augustin Dumay (2003-2014). Il se dégage, durant cette soirée, un peu de nostalgie, mais cette formation évite de se montrer passéiste et semble même envisager l’avenir avec confiance. Un court reportage de nature quelque peu promotionnelle projeté sur un grand écran avant l’arrivée des musiciens sur scène retrace avec concision l’histoire de cette formation créée par Lola Bobesco, sous le nom de «Solistes de Bruxelles». L’ancrage montois date d’un demi-siècle au cours duquel, outre quelques changements de nom, dont celui adopté actuellement, se sont succédé plusieurs directeurs musicaux dont certains marquèrent la vie musicale belge en leur temps, tels que Philippe Hirschhorn, trop tôt disparu, et Georges Octors. Auparavant, le bourgmestre de Mons, Nicolas Martin, prirent la parole, ainsi que le président, Bernard de Launoit, et le directeur général, Laurent Fack, sans que ces interventions ne prennent un caractère trop solennel.


L’orchestre compte actuellement douze membres permanents, mais d’autres musiciens les rejoignent pour certains concerts, comme celui-ci, la scène ne comportant toutefois que des instruments à cordes. Les différentes œuvres figurant au programme reflètent la nature du répertoire de cette formation dont la prestation confirme la très bonne tenue. Les pages sans soliste jouées ce jeudi attestent le mieux de leur capacité. Dirigé par Jean-Pierre Wallez dans le Prélude du Déluge (1875) de Saint-Saëns et dans le Concerto en ré (1946-1947) de Stravinsky, l’orchestre sonne avec plénitude. La mise en place se révèle précise, avec un bon étagement des plans, et le chef obtient un jeu très nuancé et d’une admirable vivacité, en particulier dans le concerto, à la coupe rythmique nette. Ces deux exécutions suggèrent un travail approfondi, à la fois sur le son et sur l’expression, ce qui vaut également pour l’Adagio (1891) de Lekeu, avec Frank Braley, bien que le jeu collectif, certes peaufiné, captive un peu moins dans cette pièce.


A cette occasion, Jean-Paul Dessy a composé une œuvre intitulée Concerto concreto –plaisant jeu de mot – pour piano et orchestre, qu’il dirige bien évidemment lui-même, avec Frank Braley au piano – comme il a fallu placer le piano après Le Déluge et le retirer avant l’Adagio, le public a dû patienter. Cette musique d’environ un quart d’heure et d’accès facile s’inscrit dans la mouvance néo-tonale et évoque, sans l’imiter, le langage d’Arvo Pärt – nous croyons même entendre à un moment du Vivaldi. Tout cela sonne confortablement et sans réelle surprise jusqu’à l’arrivée d’Augustin Dumay qui procure enfin de grandes sensations, dans la Romance en fa (1802) de Beethoven et dans Tzigane (1924) de Ravel, arrangé par David Walter pour piano et orchestre. Le violoniste, qui s’illustre par sa rigueur stylistique sans faille et la pureté de sa sonorité, livre ainsi des exécutions transcendantes, fortement décantées, fruit d’une vie entière d’approfondissement. Son retour à Mons rappelle quel musicien racé il demeure.



Sébastien Foucart

 

 

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