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De génération en génération

Mannheim
Nationaltheater
12/02/2018 -  et 16, 23, 29 décembre 2018, 13 janvier 2019
Engelbert Humperdinck : Hänsel und Gretel
Thomas Berau (Peter), Katharina von Bülow (Gertrud), Jelena Kordic (Hänsel), Cornelia Zink (Gretel), Uwe Eikötter (Die Knusperhexe), Martiniana Antonie (Sandmännchen), Ji Yoon*/Natalija Cantrak (Taumännchen), Natalija Cantrak (Echo)
Opernchor Mannheim, Orchester des Nationaltheaters Mannheim, Matthew Toogood*/Wolfgang Wengenroth (direction musicale)
Wolfgang Blum (mise en scène), Herbert Stahl (scénographie et costumes)


(© Hans Jörg Michel)


On reste toujours autant fasciné par le théâtre de répertoire à l’allemande et sa capacité à reprendre d’année en année des productions qui ont marquées plusieurs générations de spectateurs. Ainsi du Hansel et Gretel monté en 1970 par Wolfgang Blum, repris voilà deux ans pour la période de fêtes et à nouveau cette année: c’est là l’occasion de constater combien cet ouvrage reste un incontournable de l’apprentissage musical des plus jeunes en terre germanique, avec une salle pour moitié composée de jeunes têtes blondes. On imagine aussi l’émotion ressentie par ces parents qui accompagnent leurs enfants à ce spectacle d’une perfection classique et intemporelle, auquel ils ont peut-être également assisté dans leur enfance.


A l’instar du Parsifal redonné ici même au printemps, voilà l’occasion de retrouver un travail fidèle aux attendus de ce récit initiatique, offrant une mise en scène d’une grande lisibilité, à la scénographie délicate et poétique. On pourrait évidemment douter qu’un travail plus actuel insiste autant sur la couardise et la naïveté de Gretel face à son frère: quoi qu’il en soit, la direction d’acteur apporte une belle dynamique, sans temps mort, tout en s’appuyant sur des décors très évocateurs. C’est là l’une des grandes forces de ce spectacle (auquel les photos extraites ne rendent malheureusement qu’imparfaitement justice), tant les éclairages visitent et revisitent avec bonheur les moindres détails d’une forêt tour à tour merveilleuse et inquiétante. Blum n’oublie pas aussi quelques traits d’humour autour de l’inévitable balai de la sorcière, tout en se montrant inspiré par les tableaux féeriques de la fin du premier acte, notamment la splendide procession mystérieuse qui entoure peu à peu les deux endormis, bénis par la musique.


A Francfort en 2014, Keith Warner est allé plus loin encore dans cette voie de l’imaginaire poétique, tout en procédant à une modernisation du conte aussi percutante que pertinente. Deux visages d’un même ouvrage, distincts mais complémentaires, à consommer sans modération à Francfort comme à Mannheim. Dans cette dernière ville, on notera par ailleurs la belle homogénéité du plateau vocal réuni, dont se détachent les deux rôles-titres à force de fraîcheur d’incarnation et de beauté des timbres, le tout en une projection idéale. La puissance est également l’atout maître de Thomas Berau, tandis que Katharina von Bülow se distingue davantage dans les graves – avec un positionnement de voix plus en retrait dans l’aigu. Uwe Eikötter compose une sorcière d’une belle musicalité mais malheureusement au jeu trop prudent. Tous les seconds rôles sont parfaits, hormis la pâle Rosée de Ji Yoon. On félicitera enfin la direction gorgée de couleurs (splendides vents notamment) de Matthew Toogood, admirable de finesse dans la variation des climats, tout en assumant une vision dramatique sur la durée, d’une justesse de ton réjouissante.



Florent Coudeyrat

 

 

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