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Promesse non tenue Geneva Opéra des Nations 11/27/2018 - et 28*, 29, 30 novembre, 1er, 2 décembre 2018 Wahada Abou Lagraa (chorégraphie), Wolfgang Amadeus Mozart (musique)
Ballet du Grand Théâtre de Genève
Nawal Lagraa Aït-Benalla (assistante à la chorégraphie), Quentin Lugnier (décors), Paola Lo Sciuto (costumes), Marco Giusti (lumières)
(© GTG/Gregory Batardon)
Le chorégraphe franco-algérien Abou Lagraa vient de créer à Genève un ballet sur la Messe en ut mineur de Mozart. Le défi est de taille, puisqu’il s’agit d’un des monuments de la musique sacrée. C’est aussi la seule œuvre religieuse du compositeur qui ne soit pas une commande. Elle a été écrite en 1782, à la suite d’une promesse qui aurait été faite à Dieu de composer une partition religieuse si Constance Weber, que Mozart était sur le point d’épouser, allait retrouver la santé. Wahada, le titre du ballet, signifie promesse en arabe. Paradoxalement, cette messe, inachevée, a donc été inspirée par l’amour.
Abou Lagraa en a tiré une chorégraphie axée sur les relations hommes-femmes, sur le désir, la sensualité et la sexualité, mais aussi sur l’universalité, avec les vingt-deux danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève provenant du monde entier. Il n’y a pas d’histoire, pas d’argument, le chorégraphe se voulant illustratif. On admire la fougue et la grâce des danseurs, les couples qui se font et se défont, homme-femme, femme-femme ou homme-homme, les corps qui se cherchent, se frôlent, se touchent et s’enlacent, les sauts et les acrobaties dans une eau purificatrice, mais on reste malgré tout sur sa faim. Les scènes sont belles et harmonieuses, esthétiquement c’est une réussite, mais on se dit que le chorégraphe aurait pu aller plus loin pour sonder les mystères du désir. Le spectacle ne tient pas toutes ses promesses.
Claudio Poloni
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