About us / Contact

The Classical Music Network

Liège

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le temps des reprises

Liège
Opéra royal de Wallonie
11/20/2018 -  et 22, 25*, 27, 28, 29, 30 novembre, 1er, 2 décembre 2018
Giacomo Puccini: Tosca
Virginia Tola*/Tiziana Caruso (Floria Tosca), Aquiles Machado*/Marcello Giordini (Mario Cavaradossi), Marco Vratogna*/Elia Fabbian (Scarpia), Roger Joakim (Cesare Angelotti), Laurent Kubla (Il Sagrestano), Pierre Derhet (Spoletta), Marc Tissons (Sciarrone), Pierre Gathier (Une Carceriere), Mateo Pasqualini/Pauline Perrez/Alyssa Treskow*/Irina Balta-Les (Un pastorello)
Maitrise et Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre royal de Wallonie, Gianluigi Gelmetti (direction)
Claire Servais (mise en scène), Carlo Centolavigna (décors), Michel Fresnay (costumes), Olivier Wéry (lumières)


(© Opéra royal de Wallonie-Liège)


La saison à l’Opéra royal de Wallonie débute consécutivement avec trois reprises. Après Le Trouvère en septembre et Le Mariage secret en octobre, voici à nouveau la Tosca remontée il y a quatre ans. Cette reprise confirme ce que nous pensions à l’époque: il s’agit d’un spectacle certes peu original, voire conventionnel, mais aux intentions vraiment lisibles, avec une direction d’acteur assez réussie, malgré l’une ou l’autre attitude stéréotypée. Le troisième acte reste cependant plus faible que les autres, alors que le deuxième présente plus d’intensité – le premier épate quant en lui par sa conclusion spectaculaire. Mais les trois décors nécessitent deux pauses, chacune d’une demi-heure, alors que cet opéra dure moins de deux heures, ce qui est beaucoup. Sans constituer un modèle de puissance théâtrale, cette mise en scène de Claire Servais tient donc la route et se laisse revoir avec un certain plaisir, mais il ne faudrait pas que l’Opéra royal de Wallonie exagère en la reprenant une fois de plus.


Une double distribution pour les trois rôles principaux se partage les neuf représentations. La prestation de Virginia Tola en Tosca laisse une impression mitigée. Habile comédienne, la soprano argentine possède assurément la présence physique et la tessiture de l’emploi, mais elle délivre un chant de qualité inégale, manquant tout à la fois d’élégance et de netteté. Si elle peine parfois dans les aigus, pas toujours beaux, le médium demeure assez charnu, tandis que la voix adopte, dans les graves, des accents tragiques convaincants. Son partenaire, Aquiles Machado, montre davantage de naturel et de rigueur stylistique. Malgré une émission peu agréable dans son premier air, ce ténor à la voix plutôt légère et au timbre lumineux compose un personnage attachant, malgré un jeu scénique plus emprunté que celui de la soprano. Le tragique destin du couple provoque, par conséquent, peu d’émotion.


Marco Vratogna marque de son empreinte le rôle de Scarpia, parfaitement caractérisé. Le baryton, qui chante pour la première fois à l’Opéra royal de Wallonie, signe à tous points de vue l’incarnation la plus aboutie – admirable modelé du phrasé. Il ne semble pas devoir forcer sa nature pour imposer un baron odieux, tant son physique correspond au profil d’un des plus grands méchants du répertoire. Les petits rôles ne sont pas négligés: Roger Joakim et Laurent Kubla reprennent bien du service en Angelotti et en Sacristain, tandis que Pierre Derhet remplit correctement sa mission en Spoletta. Il vaut aussi la peine de se rendre à cette reprise pour la direction musicale exemplaire de Gianluigi Gelmetti, qui revient cinq ans après La fanciulla del West. Le chef connait intimement cet ouvrage, et cela se ressent. Dès le début, l’orchestre se montre meilleur que d’habitude – superbes intervention des bois. Claire et détaillée, la direction, qui épouse le drame au plus près, repose sur une dynamique étudiée et sur des tempi naturels, malgré une légère et peu préjudiciable tendance au ralentissement à certains moments. Grâce à l’implication des musiciens et au métier du chef, la beauté et l’inventivité de l’orchestration de Puccini ressortent pleinement.



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com