|
Back
Le petit Festival est devenu grand Geneva
Tannay (Parc du château)
08/21/2018 -
Wolfgang Amadeus Mozart : Duos pour violon et alto n° 1, K. 423 et n° 2, K. 424
Alessandro Rolla : Grand Duo concertant pour violon et alto
Georg Friederich Haendel/Johan Halvorsen : Passacaille pour violon et alto
Renaud Capuçon (violon), Gérard Caussé (alto) 
(© VMT - F. NASSISI)
L’édition 2018 des Variations Musicales de Tannay, qui a débuté le 17 août, se poursuivra jusqu’au 26, avec neuf soirées à la clé. Que de chemin parcouru depuis les trois concerts organisés en 2011 ! Le Festival joue désormais dans la cour des grands rendez-vous culturels de Suisse romande. L’affiche de cet été en est la preuve : les sœurs Buniatishvili, Isabelle Faust, Gérard Caussé, Nikolaï Luganski, Cédric Pescia et la « mascotte » de Tannay, Renaud Capuçon, qui revient pour la cinquième année consécutive, sans parler des jeunes musiciens prometteurs à qui le Festival souhaite offrir un tremplin. Plusieurs soirées affichent d’ores et déjà complet, ce qui devrait inciter les organisateurs à réfléchir à des aménagements pour les prochaines éditions, afin de ne laisser aucun mélomane sur le carreau.
On ne dira jamais assez les attraits de Tannay, petit village au bord du lac Léman situé à deux pas de Genève, avec son parc magnifique planté d’arbres centenaires et déroulant sa pente douce jusqu’au lac, offrant une vue époustouflante sur le Mont-Blanc. Les concerts ont lieu sous une tente pouvant accueillir 550 spectateurs et dressée à côté d’une imposante maison de maître. Mais qui dit plein air, dit aussi nuisances : l’aéroport de Genève et la gare de Tannay ne sont pas loin, mettant parfois à mal la concentration des spectateurs. L’endroit dégage cependant un tel charme que les désagréments sont vite oubliés.
L’un des points forts des Variations Musicales de Tannay 2018 aura été le récital de Renaud Capuçon et de Gérard Caussé. Très différents physiquement, les deux musiciens le sont aussi dans leur jeu, son clair et lumineux pour le violon, sombre et corsé pour l’alto. Ils se complètent admirablement et leur complicité est évidente. La soirée a permis à de nombreux spectateurs de découvrir Alessandro Rolla (1757-1841), violoniste talentueux de son époque, que la police avait prié de ne plus jouer parce qu’il faisait s’évanouir les dames, comme le rapporte Stendhal. La virtuosité de son Grand Duo concertant, comme d’ailleurs celle de la Passacaille de Haendel/Halvorsen, ont émerveillé le public. Les danses de Bela Bartók données en bis ont apporté une tonalité supplémentaire à une soirée déjà riche en couleurs.
Le site des Variations Musicales de Tannay
Claudio Poloni
|
