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Saint-Céré

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Rousseau compositeur

Saint-Céré
Saint-Jean-Lespinasse (Château de Montal)
08/01/2018 -  et 15 (Sorèze), 28 (Figeac) juillet, 7, 11 (Saint-Jean-Lespinasse), 16* (Cahors) août 2018
Jean-Jacques Rousseau : Le Devin du village (arrangement Emmanuel Clerc)
Christophe Lacassagne (Le Devin), Lucile Verbizier (Colette), Camille Tresmontant (Colin)
Lucie Rio-Humbrecht (traverso), Patricia Bonnefoy (violon), Pauline Warnier (violoncelle), Hélène Clerc-Murgier (clavecin)
Benjamin Moreau (mise en scène), Patrice Gouron (décors et costumes)


L. Rio-Humbrecht, L. Verbizier, C. Lacassagne, C. Tresmontant,
P. Bonnefoy (© DR)



Né à Cahors, Philippe Gaubert (1879-1941), flûtiste, chef et compositeur dont on redécouvre ces dernières années les multiples talents, a donné son nom au conservatoire à rayonnement intercommunal, dont l’auditorium accueille la dernière représentation d’une des nouvelles productions offertes cette année par le Festival de Saint-Céré, Le Devin du village (1752). Ce spectacle bénéficie de la résidence de la compagnie lyrique Les Monts du Reuil, qui présente par ailleurs, dans un tout autre répertoire, «Au cabaret des poilus» et, en écho au marivaudage pastoral de Rousseau, un programme de musique de chambre française du XVIIIe.


Il y a également quelque chose de pédagogique – et donc de tout à fait bienvenu – dans la démarche de Benjamin Moreau, qui, en plusieurs moments de cet «intermède» en un acte, fait dire par les chanteurs des textes de Rousseau éclairant certains des aspects fondamentaux du contexte de l’œuvre: la «querelle» entre opéra français et opéra italien, l’éternel débat sur les rapports entre les paroles et la musique (ce serait ici le premier exemple d’opéra dont le compositeur aurait lui-même écrit le livret), les relations entre les sexes. La scénographie de Patrice Gouron, également concepteur de costumes fidèles à l’époque et de superbes masques, rend justice avec toute la naïveté souhaitable à cette Nature si essentielle chez Rousseau: au fond de la petite scène surélevée sur le plateau, un pré se détache sur un panneau bleu ciel avec quelques nuages blancs. Un bel équilibre entre fraîcheur et ironie, entre tendresse et distance, avec une jolie pantomime masquée.


Cette relative rareté, entre baroque et classique, est également mise en valeur côté musique. Autour des directrices musicales de la compagnie, la violoncelliste Pauline Warnier et la claveciniste Hélène Clerc-Murgier, les musiciennes restituent avec verve et souplesse l’adaptation (pour flûte, violon, violoncelle et clavecin) réalisée par Emmanuel Clerc. La distribution n’est pas en reste: en alternance avec ses quatre «diables» des Contes d’Hoffmann, Christophe Lacassagne incarne un Devin paternel, bonhomme et complice, tandis que Camille Tresmontant (Colin) phrase avec un timbre agréable. Le chant serait totalement exemplaire si Lucile Verbizier, au demeurant parfaitement convaincante en Colette, portait davantage d’attention à la diction.



Simon Corley

 

 

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