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Musique française en Comminges

Toulouse
Valcabrère (Basilique Saint-Just)
08/08/2018 -  
Maurice Ravel : Quatuor
Gabriel Fauré : Nocturnes n° 1, opus 33 n° 1, et n° 6, opus 63
César Franck : Quintette avec piano

Quatuor Carducci: Matthew Denton, Michelle Fleming (violon), Eoin Schmidt-Martin (alto), Emma Denton (violoncelle) – Nicolas Stavy (piano)




Au pied des Pyrénées, aux confins de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées, la cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges et, à 1 kilomètre à l’est, la basilique Saint-Just (XIe-XIIe) de Valcabrère forment, sur les chemins de Saint-Jacques, un site exceptionnel. Les orgues de la cathédrale ont inspiré dès la fin des années 1960 des soirées estivales durant lesquelles se produisirent notamment Jean-Jacques Grunenwald, Odile Pierre, Jean Boyer, René Saorgin, André Pagenel et Jean-Patrice Brosse. Ce dernier prend en 1975 la direction artistique d’une manifestation, le Festival du Comminges, qui va rapidement prendre une grande ampleur, avec des invités aussi prestigieux que Teresa Berganza, Gundula Janowitz, Gwyneth Jones, Victoria de Los Angeles, Christa Ludwig, Paul Badura-Skoda, Georges Cziffra, Byron Janis, Alexis Weissenberg, Ivry Gitlis...


Pour cette quarante-troisième édition, du 16 juillet au 1er septembre, Jean-Patrice Brosse propose, autour d’un thème assez vaste intitulé «L’art français et ses influences croisées», une vingtaine d’événements. L’orgue de Saint-Bertrand tient bien évidemment une place centrale, en récital (Jean-Patrice Brosse, Gail Archer, Henrik Burkard, Radoslaw Marzec, Andrea Toschi), en duo (Romain Leleu et Thierry Escaich), avec plain-chant (Chœur Antiphona) ou même avec trompes de chasse (Rallye Trompes du Comminges). L’excellente acoustique de la basilique Saint-Just offre par ailleurs le cadre de cinq des six soirées d’un cycle de musique instrumentale et de musique de chambre qui permet d’entendre Tanguy de Williencourt, les sœurs Bizjak, le Trio Talweg, le Quatuor Zaïde et l’Ensemble Ouranos, tandis que les églises romanes des villages commingeois accueillent également différents concerts et que la programmation va même jusqu’à s’encanailler au casino de Luchon avec «Une si belle Hélène». Enfin, quatre conférences et trois académies (opéra baroque français avec Guillemette Laurens, chœur français avec Christian Nadalet et chant grégorien avec Rolandas Muleika) complètent l’éventail très large du festival.


En ce mercredi soir, c’est le Quatuor Carducci qui se présente dans le chœur de la basilique. Fondé en 1997, l’ensemble anglo-irlandais s’est tôt fait remarquer, notamment en 2005 au concours de Bordeaux, où lui fut décerné le prix du ministère de la culture et de la communication. Depuis, sa composition est resté quasiment stable – Eoin Schmidt-Martin a remplacé Graham Broadbent à l’alto – et ses qualités n’ont pas faibli, bien au contraire. Dans le Quatuor (1903) de Ravel, la prestation instrumentale se maintient à un très haut niveau, le jeu collectif demeure impeccable, le style conserve quelque chose d’aimable et de chaleureux, avec un supplément d’âme. Aucun point faible dans cette version exemplaire, qui culmine dans un finale virtuose, et même brillant, d’une folle vivacité.


Entre le Basque et le Liégeois, Fauré, natif de l’Ariège toute proche, fait figure de régional de l’étape. Nicolas Stavy, parmi les treize Nocturnes, a choisi le Premier (1875) et le Sixième (1894), dont il magnifie les sonorités et les contrastes. Un Fauré beethovénien et lisztien sous les doigts du pianiste français, qui, dans une petite causerie suivant immédiatement son interprétation, s’attache également à tordre le cou à quelques clichés sur la «musique française».


Sans entracte, les musiciens s’unissent dans un bel équilibre pour valoriser les effusions romantiques, les excès, la passion et la fougue du Quatuor avec piano (1879) de Franck, pas plus «Pater Seraphicus» que Fauré n’avait été salonnard. Accueil très chaleureux du public, auquel sont offertes de nouveau les dernières pages du finale.


Le site du Festival du Comminges
Le site de Nicolas Stavy
Le site du Quatuor Carducci



Simon Corley

 

 

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