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Un feu d’artifice, au propre et au figuré

Verona
Arena
08/08/2018 -  Du 4 au 30 août 2018
Gioachino Rossini : Il Barbiere di Siviglia
Dmitry Korchak (Il Conte d'Almaviva), Carlo Lepore (Bartolo), Nino Machaidze (Rosina), Leo Nucci (Figaro), Ferruccio Furlanetto (Basilio), Manuela Custer (Berta), Nicolò Ceriani (Fiorello/Ambrogio), Gocha Abuladze (Un ufficiale)
Orchestra dell’Arena di Verona, Daniel Oren (direction)

Hugo de Ana (mise en scène), Leda Lojodice (chorégraphie)

Le Festival des arènes de Vérone est l’un des plus anciens d’Europe, la première saison date de 1913, l’année du centenaire de la naissance de Giuseppe Verdi, occasion pour laquelle on choisit de représenter Aïda. Cette année a lieu la 96e édition, du 22 juin au 1er septembre, avec quatre opéras, Il Barbiere di Siviglia, Carmen, Nabucco et Turandot.


La taille imposante des arènes (14.000 places) ne doit pas susciter de craintes chez le mélomane, l'acoustique y est excellente, il n'y a pas besoin de micros comme pour le festival d'été de l'Opéra de Rome dans les thermes de Caracalla. Autre avantage, la présence de surtitres, en italien et en anglais, qui permettent à chacun de se repérer dans l'œuvre. Et cela n'est pas de trop dans le livret plein de rebondissements du Barbier de Séville.


La mise en scène de Hugo de Ana, un habitué du festival, date de 2007. Elle adopte le parti-pris original de situer l'action dans le monde de Beaumarchais, l'auteur de la pièce, c'est-à-dire dans les jardins de Versailles, avec des bosquets qui se déplacent à vue pour modifier l'espace de jeu, des roses géantes qui les surplombent, des costumes Grand siècle, des danses et un feu d'artifice final du meilleur effet. C'est intelligent, ludique, esthétique. Une vraie réussite.


La distribution aussi était un feu d'artifice avec notamment Leo Nucci, premier à l'applaudimètre, au point qu'il bissera son air du barbier ! Voici une coutume oubliée dans le monde de l'opéra, on ne s'en plaindra pas forcément, mais ici, dans ce lieu, dans cette ambiance et à ce moment de l'œuvre (au début), cela convenait fort bien. Ses moyens vocaux et son sens du théâtre en firent la vedette de la soirée. Deux autres italiens, excellents, figuraient dans la distribution avec Ferruccio Furlanetto en Basilio et Carlo Lepore en Bartolo, les deux surent montrer un art de la truculence sans excès ni facilité. La Géorgienne Nino Machaidze incarnait une Rosina pétulante au timbre enchanteur et à l'agilité vocale idoine pour le rôle, tandis que le Russe Dmitry Korchak campait un Comte Almaviva qui impressionnait par son aisance.


À la tête de l'orchestre du festival, irréprochable, et qui ne couvre jamais les chanteurs, le chef Daniel Oren communique à la fosse et au plateau énergie et allant, toujours dans le souci de révéler les beautés de la partition. Au final, on a assisté à une soirée d'opéra de très haut niveau et les mélomanes qui font la fine bouche ou qui craignent le gigantisme du lieu ont bien tort !



Philippe Herlin

 

 

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