About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

L'ombre de Münch

Paris
Salle Pleyel
10/10/2001 -  et 11 octobre 2001

Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano
n° 21, K. 467

Robert Schumann : Symphonies n° 1 « Le Printemps », opus 38, et 2, opus 61



Nikolaï Lugansky (piano)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


L’Orchestre de Paris présente le premier d’une série de deux programmes, copieux, proposant l’intégrale des symphonies de Schumann, en y associant à chaque fois un concerto de Mozart. Le second programme sera donné les mercredi 17 et jeudi 18 octobre prochains.


Le Vingt et unième concerto pour piano de Mozart se trouve ainsi encadré par les deux premières symphonies de Schumann. La salle est comble, tant la venue du soliste de la soirée constitue un véritable événement. La surprise vient toutefois d’abord de l’effectif orchestral, qui reste dans la lignée des concerts donnés la semaine précédente avec Frans Brüggen (trente cordes, timbales à l’ancienne). Les options interprétatives sont toutefois moins radicales et la transparence est obtenue sans renoncement au vibrato, comme le démontre le fameux andante, tandis qu’espièglerie et panache sont au rendez-vous dans le mouvement final.


Nikolaï Lugansky est manifestement soucieux de respecter la partition tout en faisant preuve, une fois de plus, d’une technique hors du commun. Mais cette perfection n’est jamais lisse, froide ou figée pour autant. En témoignent par exemple des cadences originales et de courtes improvisations là où le texte le permet, notamment à l’entrée du piano dans les mouvements rapides. De même, une certaine distance et le refus de la rhétorique ou des effets gratuits n’interdisent nullement quelques inflexions plus personnelles.


Très différentes de caractère, les deux premières symphonies de Schumann ont cependant en commun d’avoir été créées par Felix Mendelssohn et de se caractériser par une forme cyclique. Marquée par une (brève) évacuation de la salle « pour des raisons techniques » au cours du premier mouvement, la Première symphonie bénéficie d’une lecture contrastée et dramatique, solidement charpentée, extrêmement vigoureuse et appuyée, parfois même violente. Cette impression de puissance tient aussi au nombre imposant de pupitres de cordes, mais ne confine jamais à la lourdeur, tant Eschenbach prend toujours soin de relancer le discours qu’il a parfois interrompu par de surprenants ritardando ou subito piano. Plutôt vif dans les deux premiers mouvements et faisant ainsi du larghetto davantage un intermezzo qu’un grand moment lyrique, le patron de l’Orchestre de Paris choisit au contraire un tempo assez retenu dans le scherzo, qui alterne ainsi à la fois épaisseur rustique et grâce.


Quoique dans une approche sans doute plus traditionnelle, la Deuxième symphonie est toujours conduite à la hache, avec une fougue plus expressionniste qu’expressive. Après tout, on ne se plaindra pas de ce que l’ombre du grand Münch continue ainsi à planer sur l’Orchestre de Paris. Ce n’est pas la moindre des surprises que nous réserve un directeur musical d’origine allemande…


Le concert du 11 octobre est diffusé en direct sur France-Musiques à 20 heures.




Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com