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Russie 1894-1904

Paris
Salle Pleyel
10/05/2001 -  

Serge Rachmaninov : Capriccio bohémien, opus 12
Alexandre Glazounov : Concerto pour violon, opus 82
Alexandre Scriabine : Symphonie n° 2, opus 29



Vadim Repin (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Emil Tabakov (direction)

Encore une soirée représentative de la saison de Radio France, tant du point de vue de la cohérence, de l’originalité que de la qualité de l’interprétation.


Cohérence : trois œuvres composées entre 1894 et 1904 par trois compositeurs russes de la même génération 1865-1875. Détail amusant, c’est même Glazounov qui dirigea la première du Capriccio de Rachmaninov.


Originalité : si le Concerto pour violon de Glazounov demeure un cheval de bataille, quoique peut-être moins fréquent qu’il y a vingt ou cinquante ans, les deux autres oeuvres n’encombrent pas, c’est le moins que l’on puisse dire, les programmes des concerts. Rachmaninov a vingt et un ans lorsqu’il achève son Capriccio bohémien, pièce d’une certaine ampleur (dix-huit minutes) qui tient toutes les promesses de son titre, à mi-chemin entre Tchaïkovski (le Capriccio italien n’est jamais très loin) et Sarasate (les Airs bohémiens sont tout aussi fougueux… et tout aussi peu « authentiques »…) : difficile d’y reconnaître le compositeur que l’on entend d’ordinaire, sinon dans son remarquable sens de l’orchestration. La Deuxième Symphonie de Scriabine est à peine plus caractéristique de son auteur, sinon sans doute dans son vaste et tristanesque andante central, qui annonce déjà le Poème de l’extase. Pour le reste, on serait porté à dire que l’ambition est brucknerienne (plus de quarante-cinq minutes), que le souci de renouvellement de la forme (thème cyclique, cinq mouvements, les deux premiers et les deux derniers s’enchaînant sans interruption) et le langage évoquent Liszt et Franck, tandis que l’expression doit plus à Tchaïkovski. Post-romantique en diable, son écriture n’en reste pas moins solidement contrapuntique.


Qualité de l’interprétation : Vadim Repin est irréprochable dans le Concerto de Glazounov. Que dire ? Puissance, sonorité, sûreté, précision, chic, expression, tout y est. La virtuosité, dans le meilleur sens du terme. La (bonne) surprise vient d’Emil Tabakov (remplaçant Evgueny Svetlanov), avec lequel l’orchestre a manifestement plaisir à travailler, offrant une sonorité somptueuse et ronflante, mais non dépourvue de muscle. Un orchestre en grande forme dans lequel s’illustrait tout particulièrement une clarinette solo d’anthologie.


Concert diffusé sur France-Musiques le lundi 15 octobre à 20 heures.




Simon Corley

 

 

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