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Affrontement royal

Zurich
Opernhaus
04/08/2018 -  et 11, 14, 17, 20, 26, 29 avril, 2, 5*, 9, 12 mai 2018
Gaetano Donizetti : Maria Stuarda
Serena Farnocchia (Elisabetta I.), Diana Damrau (Maria Stuarda), Pavol Breslik (Roberto, Conte di Leicester), Nicolas Testé (Giorgio Talbot), Andrzej Filonczyk (Lord Guglielmo Cecil), Hamida Kristoffersen (Anna Kennedy)
Chor der Oper Zürich, Ernst Raffelsberger (préparation), Philharmonia Zürich, Enrique Mazzola (direction musicale)
David Alden (mise en scène), Gideon Davey (décors et costumes), Martin Gebhardt (lumières), Fabio Dietsche (dramaturgie)


(© Monika Rittershaus)


L’Opernhaus de Zurich vient de présenter une nouvelle production captivante de Maria Stuarda de Donizetti. La réussite du spectacle tient essentiellement à la confrontation passionnante entre les deux rôles principaux féminins, les souveraines Marie Stuart et Elisabeth Ire. La direction de l’institution lyrique a eu la main particulièrement heureuse en confiant les deux personnages à deux chanteuses de premier plan, aux qualités vocales et au caractère certes différents, mais faisant jeu parfaitement égal, l’une ne cédant en rien à l’autre. D’où un affrontement royal, une rivalité passionnante de bout en bout. Pour ses débuts en Marie Stuart, Diana Damrau signe un coup de maître : elle incarne une reine déchue tantôt fragile et abattue, tantôt digne et fière, avec un timbre lumineux d’une douceur de velours, un sens remarquable des vocalises et des pianissimi éthérés qui font chavirer la salle. En Elisabeth Ire, Serena Farnocchia campe peut-être un personnage moins subtilement différencié, engoncé dans son orgueil et sa soif de vengeance, mais malgré des duretés dans la voix on est séduit par la puissance et la projection du timbre, qui rendent parfaitement son autorité.


Les rôles secondaires ne sont pas en reste. Pavol Breslik est un comte Leicester ardent et passionné, avec des aigus rayonnants et un superbe legato. On saluera également la prestation de Nicolas Testé, Talbot sonore et digne. Dans la fosse, Enrique Mazzola cisèle la partition en orfèvre, faisant entendre chaque détail de l’orchestration, mais ne perdant pas pour autant la vue d’ensemble de l’œuvre ni sa continuité dramatique. Un Philharmonia Zürich des grands soirs répond au chef comme un seul homme.


Le metteur en scène David Alden a choisi de placer l’action dans un lieu clos intemporel, délimité par un grand mur de pierres. Un lieu qui paraît tantôt moderne, tantôt ancien, à l’image des costumes, parfois d'aujourd'hui, parfois d’époque. L’ironie ne manque pas non plus, comme lorsque les choristes sont affublés de têtes d’animaux pour évoquer une chasse à courre. Ou encore lorsque des têtes de mort ou des squelettes descendent des cintres pour préfigurer l’exécution de Marie Stuart, sans parler de l’immense cheval de bois sur lequel est perchée Elisabeth. Quoi qu’il en soit, ce qui restera de cette soirée, c’est l’affrontement passionnant entre les deux protagonistes.



Claudio Poloni

 

 

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