About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Différentes femmes

Bruxelles
La Monnaie
04/28/2018 -  et 16 (Toulouse), 19 (Budapest), 26 (Toulon) avril, 2, 4 mai (Nîmes) 2018
Wolfgang Amadeus Mozart: Le Nozze di Figaro, K. 492: «Giunse alfin il momento... Deh vieni, non tardar» – Die Zauberflöte, K. 620: «Ach, ich fühls»
Franz Schubert: Geheimes, D. 719 – Die junge Nonne, D. 828 – Lied der Mignon «Nur wer die Sehnsucht kennt», D. 877 n° 4 – Suleika I, D. 720 – Gretchen am Spinnrade, D. 118
Hans Pfitzner: Alte Weisen, opus 33
Ernest Chausson: Chanson perpétuelle
Georges Bizet: Adieux de l’hôtesse arabe
Claude Debussy: Préludes (Premier Livre): 8. «La Fille aux cheveux de lin» – Préludes (Second Livre): 8. «Ondine» – Regret – Coquetterie posthume
Charles Gounod: Faust: Air des bijoux

Natalie Dessay (soprano), Philippe Cassard (piano)


N. Dessay (© Simon Fowler)


Chaque saison, la Monnaie organise une série de récitals avec des chanteurs qui ont l’habitude de se produire sur cette scène et parfois d’autres qui n’y ont jamais incarné de rôle, comme Natalie Dessay, à l’affiche, ce samedi, avec son fidèle partenaire, Philippe Cassard. Intitulé sobrement «Portraits de femmes», le programme mêle des airs d’opéra de Mozart, des lieder et des mélodies en plusieurs langues – italien, allemand, français. La soprano interprète au fil de ces pages des femmes tour à tour amoureuses, courageuses, désillusionnées, libres, pensives, religieuses.


Les deux airs de Mozart, des Noces de Figaro (1786) et de La Flûte enchantée (1791), montrent la tendance naturelle de Natalie Dessay à évoluer dans le haut du registre, le passage vers le medium ne s’effectuant pas toujours avec la plus parfaite netteté. La chanteuse exprime avec un brin d’espièglerie le tempérament de Susanna, mais restitue de manière plus factice les émois de Pamina. Ces extraits enserrent cinq lieder de Schubert, pour la plupart sur des textes de Goethe, traités avec intériorité et délicatesse mais de manière quelque peu monotone. La prononciation de l’allemand ne semble pas très naturelle, la voix paraissant trop légère pour ce répertoire demandant une inflexion plus claire et une assise plus ferme.


Natalie Dessay, qui présente les œuvres avec sa verve habituelle, convainc davantage dans l’étonnant cycle Alte Weisen (1923) de Pfitzner, un musicien pas très sympathique, selon ses propres termes. Cette singulière succession de courts lieder sur des sujets étranges ou amusants lui permet de se mettre davantage en scène, avec toute la virtuosité théâtrale que nous lui connaissons, alors qu’elle semblait plus contrainte auparavant. Ces portraits très contrastés lui conviennent d’autant mieux que le compositeur les a conçus pour sa tessiture.


La seconde partie du programme comporte cette fois des pages en français, mais la prononciation laisse à désirer, à cause de consonnes trop floues. La soprano exprime bien le ton changeant de la Chanson perpétuelle (1898) de Chausson, et affiche ensuite un engagement tout aussi sincère dans les Adieux de l’hôtesse arabe (1867) de Bizet, mais l’émission manque de pureté et de souplesse. Figure obligée cette année, Debussy devait bien figurer dans cette seconde moitié de programme. Il vaut mieux retenir les deux Préludes, «La Fille aux cheveux de lin» du Premier Livre (1909-1910) et «Ondine» du Second (1910-1910), joués avec justesse et rigueur par un Philippe Cassard exaspéré par les toux répétitives d’une spectatrice, plutôt que Regret (1884) et Coquetterie posthume (1883) qui, bien qu’honnêtes, n’accrochent guère.


Natalie Dessay conclut avec l’Air des bijoux de Faust (1859) de Gounod, également célébré cette année. Elle s’y montre pétillante et virevoltante, sans vulgarité, et affiche une certaine sûreté technique bien qu’elle n’eût probablement jamais pu incarner ce rôle sur scène. Une partie du public ovationne l’artiste, l’autre reste assis, mais la prestation se termine tout de même avec deux bis, une mélodie de Rachmaninov et un lied de Strauss. Ce récital suscitant des impressions mitigées laisse penser que cette chanteuse charismatique se montre lucide en se consacrant désormais à la chanson, au théâtre et à la comédie musicale. La saison de récitals s’achève le 14 juin avec Christianne Stotijn, accompagnée par Joseph Breinl, dans Bartók, Berio, Brahms et Respighi.


Le site de Natalie Dessay
Le site de Philippe Cassard



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com