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Musique française et humour anglais

Strasbourg
Palais de la musique
12/03/1999 -  
Hector Berlioz : Béatrice et Bénedict d'après Shakespeare
Claude Debussy : Musiques pour le roi Lear d'après Shakespeare
Jacques Ibert : Ballade de la geôle de Readin d'après Oscar Wilde
Hector Berlioz : Harold en Italie d'après Byron

Gérard Caussé (alto)
Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Jan Latham-Koenig (direction)

Cela faisait un certain temps que l'on n'avais pas eu l'occasion d'entendre le Philharmonique de Strasbourg dirigé par son nouveau directeur musical -d’origine anglaise- dans le répertoire symphonique. Et on doit dire que les deux principaux travers de l'orchestre laissés au départ de Guschlbauer en 1997 sont en passe d'être résolus. A savoir : un son cotonneux de sourdine dans les cordes ; ainsi qu'un sérieux manque de dynamique sonore. D'autre part, des invités de prestige se partagent la scène durant toute la saison (Krystian Zimmerman, Heinz Holliger, Paavo Järvi, Maxim Vengerov, pour ne citer que les plus connus), ce qui n'a pas toujours été le cas ces dernières années, semble-t-il...

La première oeuvre de la soirée, l'ouverture de Béatrice et Bénedict, est issue de l'oeuvre de Shakespeare "Beaucoup de bruit pour rien" : Berlioz jugea préférable de modifier le titre original de la pièce, qui aurait donné lieu à des commentaires faciles, le compositeur étant de plus réputé "bruyant" par ses contemporains. Malgré une articulation un peu lourde des cuivres, et quelques imprécisions dans les attaques, les musiciens font preuve d'une assez belle vitalité et d'un large éventail de nuances.
On passera rapidement sur les pièces de Debussy, dont la brièveté semble avoir jeté le trouble dans le public. La Ballade de la geôle de Readin est en revanche une pièce de tout premier plan, d'une grande puissance descriptive. La gestique du chef, parfois un peu brutale, et en définitive assez peu orthodoxe, laisse l'orchestre assez libre et autorise des moments de frénésie rythmique, avec comme limites des décalages et des attaques pas toujours bien posées.
La deuxième partie du concert faisait la part belle à l'alto. La palette du jeu de Caussé s'étend du plus soyeux legato jusqu'à des accents plus rustiques ; l'altiste prend son temps, respire, ose des pianissimi de rêve - suivi de près par l'orchestre, restant avant tout hautement expressif. L'accompagnement (peut-on seulement parler d'accompagnement dans cette symphonie avec alto principal ?) est à la hauteur ; on regrettera juste une certaine raideur, qui n'empêche cependant pas le rubato du soliste. Comédien né, Gérard Caussé mime autant qu'il joue, et la petite mise en scène du dernier mouvement fut très réussie : le soliste, exclu du feu d'artifice final (raison pour laquelle Paganini, bien que commanditaire de l'oeuvre, refusera de la jouer), quitta la scène d'un air outré...pour réapparaître quelques minutes plus tard de l'autre côté de la scène, derrière l'orchestre !



Dimitri Finker

 

 

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