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Un chef pour Don Quichotte

Paris
Cathédrale Saint-Louis des Invalides
03/08/2018 -  
Richard Strauss : Romance en fa majeur – Don Quixote, opus 35
Ophélie Gaillard (violoncelle)
Orchestre national de Lorraine, Julien Masmondet (direction)


J. Masmondet


On l’a connu assistant de Paavo Järvi à l’Orchestre de Paris, on le sait directeur artistique du Festival Pierre Loti d’Oléron. Le concert que Julien Masmondet vient de donner aux Invalides confirme que c’est un des meilleurs chefs français de sa génération. Pas facile, pourtant, de diriger les Variations fantastiques du Don Quichotte de Strauss ! Il s’y impose dès les premières mesures, par la clarté et la souplesse de la direction, la sobriété du geste – contrairement aux apparences, le meilleur signe de l’assurance : une force tranquille, en quelque sorte. La maîtrise de la forme, la conduite du discours, dénotent un vrai chef. Voilà un Don Quichotte sans effet inutile, sans grandiloquence, assez conforme à l’idée que Strauss lui-même se faisait de la direction. Sans doute l’interprétation mûrira, deviendra plus narrative, gagnera en humour (pour Dulcinée notamment), en flamboyance dans la virtuosité, mais elle est déjà d’un lyrisme généreux, notamment pour la troisième Variation, qui ne déborde jamais. Et la trame polyphonique reste toujours très lisible, sans le moindre excès de poids. Est-ce aussi parce qu’il conduit un orchestre très familier de la musique française – celui de Jacques Mercier, alors qu’on avait annoncé les lauréats du Conservatoire ? Ophélie Gaillard, qui joue sur un magnifique violoncelle de Francesco Goffriller, est à l’unisson, plus lyrique qu’épique, plus tragique que picaresque, jeu à la fois intense et concentré : superbe mort de Don Quichotte, qu’ils bisseront. Mais le très bel alto de Léonore Castillo n’a rien à lui envier : un vrai dialogue se noue entre le maître et le serviteur, ce qui n’est pas toujours le cas. La beaucoup plus modeste Romance en fa majeur pour violoncelle et orchestre précédait la grande fresque. Simple mise en bouche ? Oui et non : Strauss est déjà là.



Didier van Moere

 

 

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