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Conversation intime

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Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/03/2018 -  et 19 (London), 31 (Toulouse) janvier, 1er (Paris), 2 (Gent), 6 (Madrid) février 2018
Johann Sebastian Bach: Sonate pour viole de gambe et clavecin n° 2, BWV 1028
Dimitri Chostakovitch: Sonate pour violoncelle et piano, opus 40
Alban Berg: Quatre Pièces pour clarinette et piano, opus 5 (arrangement pour violoncelle et piano)
Johannes Brahms: Sonate pour violoncelle et piano n° 1, opus 38

Jean-Guihen Queyras (violoncelle), Alexandre Tharaud (piano)


J.-G. Queyras, A. Tharaud (© Marco Borggreve)


Cette saison, Bozar consacre un portrait à Jean-Guihen Queyras qui partagera l’affiche avec Emmanuel Pahud et Eric Le Sage, le 15 mai, et avec le Belgian National Orchestra, dirigé par Hugh Wolff, l’actuel directeur musical, le 8 et le 10 juin. Pour l’heure, le violoncelliste se produit ce samedi Salle Henry Le Bœuf avec Alexandre Tharaud, un de ses plus fidèles partenaires de musique de chambre. L’acoustique donne l’impression que le son se dilue et que la dynamique se tasse, malgré la rigueur rythmique des interprétations. Il faut donc tendre l’oreille et se concentrer pour profiter du dialogue intimiste et peaufiné, souvent mis à mal par d’intempestives toux de saison.


Le concert débute par une version pour violoncelle et piano de la Sonate pour viole de gambe et clavecin BWV 1028 de Bach, mort à l’âge respectable de cent-soixante-cinq ans, selon le programme. La fusion entre les deux instruments s’opère étroitement, preuve de la compréhension musicale qui unit ces deux musiciens de longue date. La nature feutrée de la conversation ne porte aucunement préjudice à la clarté du contrepoint. Cette exécution mesurée mais éloquente révèle le raffinement de la sonorité, la qualité du phrasé, la légèreté, ainsi que la souplesse des coups d’archet du violoncelliste.


Jouée après que Jean-Guihen Queyras a dû se procurer une autre sourdine que la sienne, manifestement égarée, la Sonate pour violoncelle et piano (1934) de Chostakovitch laisse partagé entre, d’une part, l’admiration suscitée par la beauté de la sonorité et la précision des traits et, de l’autre, la déception d’entendre une version trop peu mordante. Celle-ci manque, en effet, de contrastes et de poids psychologique. Toutefois, le dernier mouvement, au ton plus juste, convainc davantage que les trois précédents. Paradoxalement, cette conception très travaillée paraît cohérente d’un bout à l’autre, la tenue instrumentale suscitant à nouveau le plus grand respect.


La nature concentrée et sophistiquée des Quatre Pièces (1913) de Berg convient mieux au tempérament de ce duo scrupuleux. La prestation se termine avec la Première Sonate (1866) de Brahms, au lieu de la Seconde, initialement annoncée. Cette lecture équilibrée et traversée par la passion se signale par sa clarté et son élégance, les voix se mêlant de manière naturelle et limpide. Le Conservatoire aurait constitué un écrin plus adéquat pour l’acoustique, mais la sordide Grande Salle n’aurait pas pu contenir tous les spectateurs, venus nombreux et remerciés par deux Danses hongroises de Brahms, arrangées pour violoncelle et piano par ces vieux complices.


Le site de Jean-Guihen Queyras
Le site d’Alexandre Tharaud



Sébastien Foucart

 

 

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