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La relève est assurée Gstaad
Eglise de Saanen
02/03/2018 -
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano, CD 148
Maurice Ravel : Quatuor à cordes en fa majeur
Ernest Chausson : Concert pour piano, violon et quatuor à cordes en ré majeur, opus 21
Renaud Capuçon (violon), Nicholas Angelich (piano), Quatuor Hermès: Omer Bouchez, Elise Liu (violon), Yung-Hsin Lou Chang (alto), Anthony Kondo (violoncelle)
(© Miguel Bueno)
La dix-huitième édition des Sommets musicaux de Gstaad s’est déroulée du 26 janvier au 3 février 2018. Cette année, le cadre a été encore plus majestueux et féérique qu’à l’accoutumée, grâce à la neige abondante qui a recouvert la célèbre station suisse, lui donnant un cachet tout particulier, intime et apaisant. Le violoncelle a été à l’honneur de la manifestation, placée sous le mentorat de Daniel Müller-Schott, archet réputé, qui a donné le concert d’ouverture. Une semaine durant, les Sommets musicaux permettent à la fois de découvrir de jeunes musiciens talentueux et d’entendre des artistes confirmés. L’après-midi, des violoncellistes de la nouvelle génération, venus des quatre coins du monde, se sont produits dans la chapelle de Gstaad, encadrés par le compositeur Benjamin Attahir (29 ans), dont ils ont donné en première mondiale, à tour de rôle, la nouvelle partition pour violoncelle et piano (Après l’ineffable, une commande du Festival). Le soir, l’église de Saanen a résonné aux accords de musiciens réputés, parmi lesquels la soprano Christiane Karg, le violoncelliste Edgar Moreau ou encore les pianistes Radu Lupu et Nelson Freire.
Depuis qu’il a repris les rênes artistiques des Sommets musicaux il y a trois ans, le violoniste Renaud Capuçon n’a pas touché à l’esprit de la manifestation et n’en a pas non plus modifié la structure. Sa patte est néanmoins visible dans le choix des artistes invites et aussi dans sa volonté de ne pas confiner la relève aux concerts de l’après-midi mais de convier de jeunes musiciens à partager la scène avec lui le soir. Cette année, c’est le Quatuor Hermès qui a eu cet honneur pour le concert de clôture. Ses quatre membres, premiers prix du Concours de Genève en 2011, sont assurément promis à une belle carrière, comme en attestent déjà leur calendrier de concerts et leurs enregistrements. Malgré leur jeune âge, ils ont ébloui le public, dans le Quatuor de Ravel, par leur maturité artistique, mais aussi par leur son homogène ainsi que par la délicatesse et la précision de leur jeu, livrant une interprétation fluide mais néanmoins intense. Rejoignant Renaud Capuçon et le pianiste Nicholas Angelich pour le Concert de Chausson, ils se sont révélés des partenaires solides, aux archets expressifs et à la lecture charpentée. Le piano corsé et puissant d’Angelich s’est marié idéalement au violon lumineux de Capuçon dans cette œuvre dense et sombre, mystérieuse et ténébreuse, pour en faire mieux ressortir les aspects clairs et plus légers. En début de soirée, les deux complices Renaud Capuçon et Nicholas Angelich ont proposé une Sonate de Debussy nostalgique et mélancolique, mais aussi vigoureuse et dramatique. Ce concert enthousiasmant, qui s’est terminé sous des applaudissements particulièrement nourris, a été immortalisé par plusieurs caméras dispersées dans l’église de Saanen.
Le site des Sommets musicaux de Gstaad
Claudio Poloni
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