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Patchwork à thèmes Paris
Chaillot - Théâtre national de la danse
02/01/2018 - et 2*, 3, 6, 7, 8, 9, 10, 13, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 22, 23 février 2018
Carmen(s)
José Montalvo (chorégraphie, scénographie, conception vidéo), Georges Bizet, Ji-eun Park, Kee-ryang Park, Saeid Shanbehzadeh (musique)
Karim Ahansal dit Pépito, Rachid Aziki dit ZK Flash, Eléonore Dugué, Serge Dupont Tsakap, Samuel Florimond dit Magnum, Elisabeth Gahl, Rocío Garcia, Florent Gosserez dit Acrow, Rosa Herrador, Chika Nakayama, Lidia Reyes, Beatriz Santiago, Denis Sithadé Ros dit Sitha (danseurs)
Sheida Bozorgmehr (costumes), Vincent Paoli (scénographie lumières)
(© Patrick Berger)
Pour la troisième fois, le chorégraphe français José Montalvo puise aux sources de ses origines espagnoles pour créer un spectacle plein d’énergie.
Après Don Quichotte du Trocadéro puis Y Olé!, c’est Carmen, le mythe espagnol par son histoire mais universel par sa portée, qu’exploite Montalvo, fils d’émigrés espagnols de l’époque franquiste revendiquant des origines andalouse et catalane. Carmen, qui, ne l’oublions pas, est une invention française, est une mine d’or pour un chorégraphe. Tous les thèmes actuels y sont présents ou en germe: le féminisme, le métissage, l’exil, l’immigration, l’exode, le déracinement... Montalvo, pour les exploiter, démultiplie les personnages (neuf Carmen, sept José) et sa pièce s’appelle Carmen(s). On y brasse les cultures, principalement flamenco et hip-hop pour la danse, Bizet authentique mais aussi adapté (ce n’est pas une découverte que sa musique résiste à tous les traitements) et la musique de Saeid Shanbehzadeh.
Les danseurs ont la parole pour s’exprimer tout en dansant (grâce à la vidéo utilisée de façon moins inventive que dans les précédents spectacles) sur leur perception du personnage de Carmen et c’est bien là le plus intéressant. Car, pour la danse, même si le spectacle dégage une énergie énorme, s’il y a de bons moments, si les interprètes sont tous excellents, on a l’impression que le système s’épuise peu à peu. Le mélange des danses de rue à toute autre forme de danse n’est plus une surprise, l’intervention de danseurs venant de cultures différentes, chacun donnant ce qu’il a de mieux, aboutit parfois à un patchwork d’autant plus laborieux que le temps passe.
Olivier Brunel
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