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Du carton-pâte pris dans la toile

Liège
Opéra royal de Wallonie
12/21/2017 -  et 22, 23, 26, 27, 28, 29, 30*, 31 décembre 2017, 2 janvier (Liège), 6 janvier 2018 (Charleroi)
Giuseppe Verdi: Rigoletto
George Petean*/Devid Cecconi (Rigoletto), Jessica Nuccio*/Lavinia Bini (Gilda), Giuseppe Gipali*/Davide Giusti (Il Duca di Mantova), Luciano Montanaro (Sparafucile), Sarah Laulan (Maddalena), Roger Joakim (Il Conte di Monterone), Patrick Delcour (Marullo), Alexise Yerna (La Contessa di Ceprano), Zeno Popescu (Matteo Borsa)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Giampaolo Bisanti (direction)
Stefano Mazzonis di Pralafera (mise en scène, décors, costumes), Michel Stilman (lumières)


(© Lorraine Wauters/Opéra royal de Wallonie)


L’Opéra royal de Wallonie croit aux vertus de la toile et du carton-pâte. Revoici ce médiocre Rigoletto (1851) de 2015. Dix représentations et une date supplémentaire à Charleroi : cette production ne mérite pas d’occuper tant de place dans le calendrier, même si elle remplit copieusement le tiroir-caisse. Cette mise en scène d’un traditionalisme forcené constitue même un cas d’école de ce qu’il ne faudrait plus réaliser aujourd’hui, sous peine de transmettre de l’opéra une image rétrograde. Stefano Mazzonis di Pralafera explique même dans sa note de mise en scène qu’il a récupéré, « comme ce le fut à la création », d’anciennes toiles d’autres productions, sans préciser lesquelles. En raison de l’indigence de la direction d’acteur, en fait une simple mise en place, les interprètes tentent de demeurer crédibles. Certains habitent un tant soit peu leur personnage, d’autres caricaturent le leur, le reste du plateau indiffère. Notons tout de même la beauté des lumières sur le repère de Sparafucile au dernier acte.


Ce sont donc la distribution et le chef qui nous incitent à retourner ce samedi dans la Cité ardente. George Petean compose habilement son Rigoletto, en cernant bien la psyché du bouffon. Le baryton, qui se produit pour la première fois sur cette scène, impose une voix appropriée pour Verdi, longue, solide et agile. Le timbre se révèle aussi séduisant que celui, plein de finesse, de Jessica Nuccio, qui possède exactement le profil du rôle de Gilda. Malgré un instrument modérément puissant, la ligne est colorée et fermement tenue, même dans les vocalises, en dépit parfois d’un peu de rigidité. Si elle doit encore mûrir, cette interprète jamais applaudie auparavant à Liège livre une prestation plus que probante.


Giuseppe Gipali campe un Duc de Mantoue à l’aura limitée, mais ce ténor au timbre peu charnu chante avec style et assurance. Luciano Montanaro caractérise correctement Sparafucile par sa physionomie et sa voix, assez grave et profonde. Sarah Laulan se montre, comme attendu, vocalement opulente mais elle accuse le trait en Maddalena, vulgairement aguicheuse, tandis que Roger Joakim parait quasiment inaudible en Comte de Monterone.


Dans la fosse, Giampaolo Bisanti accentue la dynamique, mais il apporte ce qu’il faut de nuances et d’équilibre dans les tempi. L’orchestre joue fidèle à lui-même, mais la sonorité manque souvent de splendeur et parfois de clarté. Les choristes, enfin, remplissent leur fonction sans véritablement attirer l’attention.



Sébastien Foucart

 

 

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