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« Tanti affetti in tal momento »

Pesaro
Palafestival
08/12/2001 -  et les 15, 18, 21, 23 août
Gioachino Rossini : La Donna del Lago

Juan Diego Florez (Giacomo V-Uberto), Simone Alberghini (Duglas), Charles Workman (Rodrigo), Mariella Devia (Elena), Daniela Barcellona (Malcom), Maria Luce Menichetti (Albina), Gregory Bonfatti (Serano/Bertram)
Orchestre du Teatro Comunale de Bologne
Daniele Gatti (direction)
Coro da Camera di Praga
Luca Ronconi (mise en scène)

Atmosphère onirique créée par un tulle tendu devant la scène, collines verdoyantes et escarpées – voire trop ?- lac vert turquoise et palais final émergeant du sol avec autant de majesté que le mégalithe de Kubrick… Mais pourquoi n’étaient-ils pas en kilts ? Dans toute bonne mise en scène aussi réaliste j’attendais Walter Scott au tournant de mes rêves romantiques. Las, les habitants des Highlands ressemblaient à Christophe Lambert après un stage intensif de bodybuilding, vêtus de bribes d’étoffes –un lambeau de bardot ?-. Rien d’extraordinaire, donc, du point de vue scénique mais une très belle réalisation musicale. Attentif aux tempi de ses interprètes, Daniele Gatti offre là une lecture honorable à laquelle on peut cependant reprocher de céder parfois – en particulier les chœurs aux atmosphères martiales- à des effets trop caricaturaux. A qui décerner la palme du plus beau chant ? La distribution réunissait d’éminents interprètes mais le Malcom de Daniela Barcellona a retenu toute mon attention. La voix, naturellement séduisante et très imposante à la fois par sa puissance et son étendue vocale - assurée dans le grave mais avec des aigus sonores et ronds, ce qui est plus rare- de la mezzo italienne se soumet avec docilité aux nuances auxquelles la musicienne porte une attention de tous les instants, sans jamais en rendre le chant affecté : l’entrée « Mura felici » de sa cavatine du premier acte, passionnante d’émotions, en est un exemple, de même que le duo avec Elena« vivere io non potro ». La vocalise est extrêmement rapide et l’actrice impliquée. Beaucoup auront sans doute le souvenir de Lucia Valentini Terrani - à laquelle le festival a rendu hommage par un récital de Katia Ricciarelli- Malcom en 1983 au Teatro Rossini et qui en a laissé maints témoignages discographiques; Daniela Barcellona s’impose au même titre comme une des très grandes interprètes de ce répertoire. Florez est prodigieux d’insolence vocale, d’aplomb, de virtuosité et d’aisance dans les aigus que visiblement, et au grand bonheur du public, il se plaît à tenir. Impressionnant, sans aucun doute…émouvant, la réponse est moins affirmée. Si son « Oh fiamma » ne laissait pas complètement insensible, la palette des nuances était insuffisante. Compliment inverse à son adversaire, Charles Workman, noble Rodrigo à la musicalité indéniable, aux accents impérieux et aux piani séduisants sur les aigus de la partie lente (« ma do’vé colei ») de sa cavatine d’entrée. Le velours du medium du ténor américain lui permet d’affronter avec un grand bonheur la tessiture grave du rôle (qui descend jusqu’au la bémol), les aigus sont parfois plus périlleux. Mariella Devia effectuait là sa prise de rôle d’Elena. La richesse des couleurs et la flexibilité de l’instrument sont d’une grande beauté mais la vocalise, certes rapide, semble prudente, sentiment renforcé par l’aplomb des voix avec lesquelles elle s’affronte, Florez et Barcellona. Mais Mariella Devia fait, une fois encore, la démonstration de son élégance de belcantiste. Honorables seconds rôles parmi lesquels on attribuera une mention particulière à Maria Luce Menichetti, dans le rôle d’Albina.



Laurence Varga

 

 

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