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Le phlegme sied bien à Debussy

Paris
Auditorium du Louvre
11/22/2017 -  et 3 (Wells), 7 (Horsham), 8 (Walton-on-Thames), 9 (Sheffield) mars, 28 (Holkham), 29 (Harrogate) avril, 7 (Newbury), 24 (Abbotsholme) mai, 1er (Swaledale), 24 (Parçay-Meslay) juin, 13 (Santa Barbara), 23 (Ottawa) juillet, 31 août (Snape), 10 (Mill Hill), 17 (Marlborough), 20 (Pisa), 26 (Mumbai) septembre, 25 (Hilo), 26 (Kamuela), 27 (Honolulu), 29 (Maui) octobre, 8 (South Bend), 10 (Kalamazoo), 26 (Wilton) novembre, 6 (Miami), 8 (Durham, NC) décembre 2017, 18 (San Francisco), 23 (Toronto), 26 (Tryon), 30 (New York) janvier, 22 (Stoke), 25 (Liège), 26 (Milano) février, 1er (Napoli), 17 (Oxford), 19 (Manchester) mars, 5 (London), 17 (Bratislava), 25 (Birmingham) avril, 5 (Stamford, CT), 23 (Chipping Camden), 25 (Bath) mai, 9 (Liverpool), 10 (Hertord), 24 (Melbourne) juin 2018
Claude Debussy : Suite bergamasque: «Clair de lune» – Images – Préludes (Second Livre): «La Terrasse des audiences du clair de lune»
Robert Schumann: Fantaisie en ut majeur, opus 17
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 23 «Appassionata», opus 57

Stephen Hough (piano)


S. Hough (© Grant Hiroshima)


Le pianiste britannique Stephen Hough est rare à Paris. Seul, semble-t-il, l’Auditorium du Louvre l’y invite et nous a donné l’occasion de l’entendre dans un programme de facture classique dont il s’explique dans une note d’intention du programme de salle.


Si peu reconnu en France, où la simple prononciation de son nom est problématique, Stephen Hough, né à Liverpool précisément un 22 novembre il y a cinquante-six ans, en est un des pianistes les plus appréciés au Royaume-Uni et dans les pays où s’étend son influence, et aussi en Amérique du Nord. Personnalité complexe aux talents multiples, il compose, écrit romans, poèmes et peint. Sur Internet, il se revendique comme «gay et catholique» et n’hésite pas à confier au Telegraph sa façon de voir les grandes mutations du monde moderne. The Economist, qui l’a nommé parmi les vingt esprits polyvalents du Monde, le surnommait encore l’an dernier «the undisputed top dog among British concert pianists». Il a gagné de nombreux prix et énormément enregistré chez Virgin et Hyperion.


C’est précisément avec un de ses tous premiers enregistrements pour Virgin, dans les années 1980, à l’époque florissante de cette audacieuse maison de disques britannique dont l’intégralité de la production était distribuée en France, que l’on a découvert avec un récital consacré à Liszt, magnifiquement construit, ce phénomène à la fois digital et au style impeccable, chic et totalement singulier dans le paysage pianistique de l’époque. Ce n’est pas la curiosité qui a manqué de l’entendre live qui nous a manqué mais plutôt les occasions.


Plus de trente ans après, les impressions de ce rendez-vous attendus ont mitigées. Mr. Hough est certainement un pianiste hyperdoué mais ce récital ne nous a pas permis de retrouver le brillant technique qu’il déploie au disque, notamment dans les transcriptions et pièces de salon où il excelle. Autant dans les traits fulgurants de la Sonate «Appassionata» de Beethoven que dans ceux fébrilement virtuoses de la Fantaisie de Schumann, il nous a paru un peu en deçà de sa réputation. Le programme savamment composé comportait au début de chacune de ses deux parties un bloc de pièces de Debussy, ses Images principalement, qu’il considère comme «ses sonates». Le phlegme britannique et une certaine façon d’être lisse dans les phrasés siéent bien à Debussy. Quant à la sonorité du Yamaha CFX, on est bien en peine de l’apprécier dans ce bel auditorium aux murs de marbre et au plafond à caissons qui n’est en rien une salle de concert. Ce fut un de ces concerts très agréables dont la conduite rectiligne ne transporte pas forcément mais ne déplaît pas au public. Deux bis un peu paresseux quand on sait l’arsenal de pièces de caractère dont Mr. Hough dispose: «Rêverie» des Scènes d’enfants de Schumann et «Fille aux cheveux de lin» de Debussy ne compromettaient pas ce programme franco-germanique que France Musique a enregistré et devrait retransmettre ultérieurement.


On espère revoir bientôt revoir ce pianiste car si la salle est peu propice aux récitals de piano, il faut rendre hommage à l’audace de ses programmateurs, jusqu’à un passé récent Monique Devaux, aujourd’hui Laurent Muraro, qui invitent régulièrement des interprètes que l’on ne retrouve pas dans les circuits des organisateurs des concerts parisiens.



Olivier Brunel

 

 

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