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Concerto concerté

Vienna
Musikverein
11/11/2017 -  et 12* novembre 2017
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n° 1, opus 107
Richard Strauss : Eine Alpensinfonie, opus 64

Gautier Capuçon (violoncelle)
Wiener Philharmoniker, Semyon Bychkov (direction)


S. Bychkov (© Chris Christodoulou)


La lecture du concerto de Chostakovitch dégage un sentiment de lucidité concertée de la part des musiciens, procédant à une radiographie collective implacable de la partition. Un soliste moins talentueux que Gautier Capuçon aurait sûrement pu se laisser piéger par ces tempi sous contrôle, laissant une interprétation poussive et statique. Ici au contraire, nous assistons à une profusion de nuances et d’accentuations perceptibles dès les premières notes du thème. L’Allegretto prend une tournure hypnotique, en permanence sur le fil du rasoir, ne pardonnant rien; le deuxième mouvement suivi par la cadence révèle une ambiguïté de coloris, tendant un filin invisible qui relie les notes les unes aux autres. L’Allegro final semble parfois sur le point de lâcher prise, avant de retourner à ce déchaînement délibéré d’énergie. On ne peut que s’émerveiller de la ductilité dans la projection sonore du violoncelle de Gautier Capuçon, qui réalise sans forcer un équilibre parfait avec l’orchestre, aussi bien dans les tutti qu’avec les pupitres de solistes. Gageons que les auditeurs ayant assistés à cette interprétation volontaire et racée auront du mal dans les jours qui suivent à se défaire des thèmes lancinants de ce concerto.


La symphonie de Strauss suit une logique de tempo quelque peu contraire celle du concerto: Semyon Bychkov ne traîne pas en route, sachant très bien que cette musique est suffisamment riche pour ne pas devoir ajouter d’effets. Conçus avec rigueur, les enchaînements de tempi servent en quelque sorte de jalons qui structurent les vingt-et-un épisodes avec autant de clarté que le ferait une carte topographique pour cette randonnée musicale. Les cellules rythmiques pointées qui traversent l’œuvre sont délivrées avec une merveilleuse précision par les différents pupitres de l’orchestre. Il nous semble souvent que le chef s’efforce d’abstraire l’œuvre, veillant à faire découvrir la musique qui se cache derrière ce qui pourrait n’être qu’une série de cartes postales sonores: même les passages les plus descriptifs (la cascade, le pâturage) revêtent une teinte plus moderniste que franchement bucolique.


Les semaines à venir seront particulièrement riches en concerts d’abonnement, Christian Thielemann, Daniel Barenboim et Ricardo Muti se succédant au pupitre en l’espace d’un petit mois.



Dimitri Finker

 

 

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