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Trois petits morceaux... et puis s’en vont

Geneva
Victoria Hall
11/01/2017 -  et 2 novembre 2017
Gioacchino Rossini: La scala di seta: Ouverture – Concerto a fagotto principale
Franz Schubert : Symphonie n° 6, D. 589

Sergio Azzolini (basson)
Orchestre de la Suisse Romande, Jonathan Nott (direction)

Une des bonnes surprises de la trilogie de Figaro présentée au Grand Théâtre a été de pouvoir découvrir les réelles qualités de Jonathan Nott dans Rossini. Le directeur musical de l’Orchestre de la Suisse Romande, plus connu pour ses lectures des Symphonies de Mahler ou son passage à la tête de l’Ensemble intercontemporain, s’était révélé très à son aise dans Le Barbier de Séville, attentif aux chanteurs tout en sachant faire briller son orchestre.


Ce sont les mêmes qualités que l’on retrouve dans l’Ouverture de L’Echelle de soie : qualité des attaques et de la mise en place, équilibre et clarté des tutti. Nott sait également trouver une certaine ampleur de la ligne musicale pour mettre en évidence le fameux crescendo rossinien. Cette ouverture est une mise en bouche musicale, pétillante et de bon gout.


Silhouette à la Roberto Benigni, professeur à Bâle et ancien basson solo de l’Orchestre des jeunes de la Communauté européenne, Sergio Azzolini impressionne par la maîtrise de son instrument, la qualité de son phrasé et l’ampleur de sa dynamique. Les deux premiers mouvements manquent un peu d’inspiration et c’est peut-être pour cela que cette pièce est une curiosité mais le Rondo final n’est pas sans malice. Comme il le faisait pour ses chanteurs, l’orchestre est attentif au soliste dans les équilibres des ensembles et dans le subtil accelerando final où musiciens et soliste sont très en place. Très applaudis, ils donnent en bis le mouvement lent d’un concerto de Vivaldi dont la sublime dernière phrase fait regretter que cela ne soit pas cette pièce qui ait été choisie dans son entièreté.


Jonathan Nott continue son exploration des œuvres de Schubert après une superbe Cinquième Symphonie et la Messe en mi bémol. Fidèle à ses options, l’orchestre est équilibré et les tempi sont modérés. Nous sommes ici dans une optique traditionnelle, bien défendue mais parfois un peu lisse pour une génération de mélomanes qui ont réappris ces œuvres par le prisme de musiciens issus de la musique baroque. Le chef recherche et trouve une longueur de lignes et une régularité de la pulsation beethovénienne, en particulier dans le Scherzo, brillant et énergique. De façon assez caractéristique, il y a un court solo de flûte mesure 10 dans l’Adagio introductif joué complétement legato par la toujours excellente Sarah Rumer mais la partition indique que les notes devraient être jouées en une seule phrase mais staccato. Ce choix esthétique aurait pu être en son temps défendu par un Karajan, connu pour son gout d’un legato « à tout prix ».


L’orchestre est en plein travail au Grand Théâtre avec la Fantasio d’Offenbach, ce qui explique peut-être la brièveté de ce programme un peu modeste qui laisse repartir musiciens et publics chez eux après une heure et demie. Mais dans deux semaines, l’orchestre et son chef auront à aborder le les difficiles Variations opus 31 d’Arnold Schoenberg. Je ne saurais que trop recommander au public de profiter de cette occasion pour entendre cette pièce fascinante et d’utiliser les nombreuses ressources disponibles sur le Web pour l’apprivoiser et comprendre que c’est une musique aussi expressive que du Rachmaninov.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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