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Lucia en rouge et noir

Lausanne
Opéra
09/29/2017 -  et 1er*, 4, 6, 8 octobre 2017
Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor
Lenneke Ruiten (Lucia), Airam Hernández (Edgardo), Angel Odena (Enrico), Patrick Bolleire (Raimondo), Tristan Blanchet (Arturo), Cristina Segura (Alisa), Pier-Yves Têtu (Normanno)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jacques Blanc (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Jesús López Cobos (direction musicale)
Stefano Poda (mise en scène, décors, costumes et lumières), Paolo Giani Cei (assistant)


(© Alan Humerose)


C’est une Lucia di Lammermoor en rouge et noir qui vient d’ouvrir la saison 2017-2018 de l’Opéra de Lausanne. Rouge comme la robe de l’héroïne lorsqu’elle chante son amour pour Edgardo au début de l’ouvrage. Rouge aussi comme l’hémoglobine qui coule à flots durant la célèbre scène de la folie. Et noir comme le plateau plongé dans la pénombre et les costumes des personnages masculins. Avec pour seul décor une structure métallique à deux étages, le tout dégageant un sentiment d’étouffement et d’oppression. Un sentiment qui se renforce lorsque descend des cintres une cage enfermant petit à petit Lucia. La jeune fille est à la merci de son frère, personnage brutal et violent, qui sacrifie sa sœur sur l’autel de sordides histoires de famille. Une mise en scène sobre et efficace, qui fait froid dans le dos tellement elle est convaincante. Comme à son habitude, Stefano Poda signe également les décors, les costumes et les éclairages (magnifiques jeux de lumière au demeurant). On est très loin ici de l’Ecosse romantique de carte postale sur fond de châteaux, de landes et de brume.


Le volet musical du spectacle est tout aussi convaincant. A la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, Jesús López Cobos propose une lecture précise et raffinée du chef-d’œuvre de Donizetti, sans pathos ni lyrisme excessif, une lecture qui va droit à l’essentiel. Pour sa première Lucia, Lenneke Ruiten est confondante de maîtrise et de sûreté dans les aigus, avec une voix bien conduite sur toute la tessiture, mais elle manque d’émotion, ne parvenant pas à incarner la fragilité et la détresse du personnage. L’accompagnement de la scène de la folie par un harmonica de verre renforce la froideur du dispositif scénique. Airam Hernández séduit en Edgardo par son timbre raffiné et délicat, à l’opposé de son physique massif et trapu, ainsi que par l’ardeur qu’il confère à son personnage. Angel Odena campe un Enrico particulièrement colérique et violent, avec une voix bien projetée, même si le chanteur abuse du « fortissimo ». Les rôles secondaires sont tous de très bon niveau ; le Chœur de l’Opéra offre, lui aussi, une belle prestation, malgré quelques décalages avec la fosse. Une ouverture de saison de bon augure !


Le concert en intégralité sur arte.tv:






Claudio Poloni

 

 

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