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Fin de festival

Biarritz
Colisée & Gare du Midi
09/17/2017 -  

19 heures, Colisée
Now
Judith Argomaniz (direction et chorégraphie)
Gabo Punzo (lumières), Xabier Mújika (costumes), Lonpa Martikorena (scénographie), Marta Diego (vidéo), Víctor Martimore (photographie)
Compagnie LASALA: Carla Diego, Sergio Moya, Rafke Van Huoplines, Jaiotz Osa, Garazi Etxaburu, Angela Arrieta, Jean-Baptiste Tolosana, Urko Arakistain (danseurs)


21 heures, Gare du Midi
In the Upper Room (*) – The Fugue
Twyla Tharp (chorégraphies, remontées par Richard Colton), Philip Glass (*) (musique)
Norma Kamali (costumes), Jennifer Tipton (lumières)
Murmuration
Rachid Ouramdane (chorégraphie)
Jean-Baptiste Julien (musique), Stéphane Graillot (lumières), La Bourette (costumes)
Centre chorégraphique national-Ballet de Lorraine


Now (© JanPol)


La vingt-septième édition du «Temps d’aimer la danse» s’est déroulée devant des salles tous les soirs archipleines, refusant souvent des spectateurs, que ce soit à l’ancien cinéma Le Colisée, légèrement excentré, qui accueille les spectacles de 19 heures, ou en soirée dans les deux salles plus vastes du Théâtre du Casino ou de la Gare du Midi.


Au Colisée, on a pu apprécier Now (2016), un spectacle sympathique, plein de fougue et de joie de danser de la jeune compagnie basque de danse contemporaine LASALA. Dans une scénographie dépouillée – une seule baignoire peuple une pièce blanche – Judith Argomaniz, née à Donostia (Saint-Sébastien), primée en 2014 au concours de chorégraphes des Synodales de Sens, a réglé avec une compagnie d’une dizaine de danseurs issus des mondes de la danse et de la photographie une pièce sans prétention, évoquant la joie de profiter du moment présent. Le substrat musical est cependant nostalgique avec de bons vieux tubes des années 1980 (Phil Glass, Glenn Gould dans la première Variation Goldberg de Bach, Klaus Nomi et Sting dans l’air du froid du Roi Arthur de Purcell, etc.), léger décalage qui fonctionne parfaitement avec un style de danse décontracté et jubilatoire.



CCN-Ballet de Lorraine (© Caroline de Otero)


A la Gare du Midi, le festival s’est achevé comme il a commencé, par une chorégraphie de Rachid Ouramdane. Cette fois, c’est le CCN Ballet de Lorraine qui interprétait Murmuration (2017), pièce de trente minutes pour vingt danseurs extrêmement énergique et véloce, dansée dans une scénographie à la David Lynch, rideaux noirs encadrant une piste vide, éclairages rouges, costumes de sport dans des camaïeux de rouge. La démonstration est convaincante, mobilisant la discipline de cette belle compagnie. Venant après la pièce historique In the Upper Room de Twyla Tharp (1986) sur la superbe partition éponyme commandée à Philip Glass, on ne peut s’empêcher de penser que l’on aurait dû inverser l’ordre du programme pour terminer sur ce chef-d’œuvre absolu qui ne peut que faire de l’ombre à la pièce de Rachid Ouramdane et met d’avantage en relief les faiblesses du vocabulaire utilisé (qualifié «d’écriture faussement brouillonne» par le chorégraphe), souvent plus emprunté à la gymnastique qu’à la danse. La musique de Jean-Baptiste Julien était à l’image de la chorégraphie, assez inégale d’inspiration et une fois de plus jouée à un niveau de décibels excessif.


Aussi formidable qu’elle soit, la compagnie lorraine a montré ses limites en présentant, dans un festival certes très populaire mais dont une très grande partie du public est composée de connaisseurs et spécialistes, des pièces de la postmodern dance américaine remontées par Richard Colton sans en maîtriser à cent pour cent règles et codes. The Fugue (1970), pièce historique, voire de musée, de quinze minutes, un des premiers chefs-d’œuvre préludant à la grande centaine de chorégraphies signées par Twyla Tharp (née en 1941), met en scène trois danseuses paraphrasant en silence des fugues de L’Offrande musicale de Bach. C’est admirable et mériterait d’être présenté dans une plus petite salle pour pouvoir en apprécier toutes les subtilités millimétriques. Les trois danseuses ont donné une interprétation fidèle dans l’esprit mais l’indispensable perfection de ce style de danse manquait. De même pour In the Upper Room, on remarquait trop de disparités dans la technique et même la motivation des treize danseurs dans cette relativement longue pièce (40 minutes) qui met à l’épreuve la précision des gestes et l’implication des interprètes dans la synchronisation des figures. Ce d’autant plus que cette pièce figure au répertoire de la compagnie depuis plusieurs saisons. Il n’en demeure pas moins que la démonstration était d’un très bon niveau esthétique avec sa musique inusable et les magnifiques éclairages mettant en valeur des costumes reconstitués de Norma Kamali qui, comme la chorégraphie, n’ont pas pris une ride et a été appréciée par le public très enthousiaste et d’une frappante jeunesse de cette excellente manifestation biarrote.



Olivier Brunel

 

 

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