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Deux génies autrichiens

Paris
Philharmonie
09/10/2017 -  et 29 janvier (New York), 4 septembre (Dresde) 2017
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 23, K. 488
Anton Bruckner : Symphonie n° 9

Staatskapelle Berlin, Daniel Barenboim (piano et direction)


D. Barenboim (© Monika Ritterhaus)


Juxtaposer deux œuvres des deux grands génies autrichiens que sont Mozart et Bruckner ne manque pas de pertinence pour achever le cycle consacré par la Staatskapelle de Berlin et son directeur musical Daniel Barenboim à l’intégrale des Symphonies d’Anton Bruckner. Créées à cent dix-sept ans d’intervalle, les deux œuvres de ce programme sont emblématiques de leur production. Le Vingt-troisième Concerto pour piano témoigne de la facilité de composition de Mozart et fut achevé en même temps que son suivant plus tragique, le Vingt-quatrième, et que Les Noces de Figaro, tandis que la Neuvième et ultime symphonie de Bruckner est inachevée et, comme toutes ses œuvres, sa composition se fit dans les affres de l’incertitude et du doute.


Daniel Barenboim joue et dirige du piano ce concerto apollinien qui a accompagné toute sa carrière. A soixante-quinze ans, son interprétation est plus crépusculaire, notamment dans l’Adagio central. Mais la sonorité est toujours magnifique, et la fusion avec l’orchestre parfaite. Tout au plus on relève un manque de fluidité dans les traits virtuoses de l’Allegro assai final. Les qualités des pupitres de vents sont surexposées dans cette œuvre qui les met fortement en valeur.


La Neuvième Symphonie clôt le cycle en majesté. Il n’y a aucun doute que cette phalange de fosse que Barenboim a hissée au niveau d’un orchestre symphonique soutient aujourd’hui la comparaison avec son illustre voisin, les Berliner Philharmoniker qui jouaient dans la même salle une semaine auparavant. Ils n’en ont peut-être pas la grande précision dans les attaques, le même moelleux des cordes et la perfection parfois excessive mais se situent à un niveau d’excellence absolue. Toutes les qualités individuelles et de groupe de ces musiciens ont permis que se déroule avec une évidence aveuglante le grand fleuve inachevé de la Neuvième. Barenboim veille au son, toujours opulent et parfois trop généreux, et à la ligne, toujours soignée, parfois un peu trop complaisamment étirée. Mais l’ensemble reste toujours admirable. Ayant écouté la Huitième Symphonie la veille du balcon, où le fondu de l’orchestre se fait de façon idéale, on peut affirmer que l’on y perd énormément dans les premières rangées de la partie basse de la scène. Pour un effectif de cette taille, les spectateurs sont trop proches de l’orchestre, qui leur arrive comme une masse sonore trop globale. Ce n’est pas par hasard que les salles du XIXe siècle avaient entre la scène et les premiers rangs un promenoir de taille importante, sans considération pour la perte du nombre de sièges engendrée. La même remarque s’applique à l’écartement des sièges: dans cette partie de la salle, ils sont si serrés qu’une personne de taille et corpulence moyennes ne peut se tenir assise normalement, encore moins confortablement. Ce détail n’est pas sans importance...



Olivier Brunel

 

 

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