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Une folle nuit

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Volksoper
09/05/2017 -  et 9, 15, 26 septembre, 3, 6 octobre, 13, 30 novembre, 13, 31 décembre 2017, 1er janvier, 6, 15 février, 5, 9 mars, 22, 25, 30 mai, 29 juin 2018
Johann Strauss : Die Fledermaus
Mehrzad Montazeri*/Carsten Süss (Gabriel von Eisenstein), Melba Ramos*/Ulrike Steinsky (Rosalinde), Anja-Nina Bahrmann*/Anita Götz/Elisabeth Schwarz (Adele), Juliette Khalil (Ida), Ben Connor/Günter Haumer* (Dr. Falke), Annely Peebo (Prinz Orlofsky), Szabolcs Brickner (Alfred), Heinz Fitzka/Mamuka Nikolaishvili*/Stefan Tanzer (Iwan), Daniel Ohlenschläger/Kurt Schreibmayer* (Frank), Gerhard Ernst (Frosch), Jeffrey Treganza (Dr. Blind)
Wiener Staatsballett, Chor der Volksoper Wien, Orchester der Volksoper Wien, Guido Mancusi (direction musicale)
Heinz Zednik (reprise de la mise en scène), Pantelis Dessyllas (décors), Doris Engl (costumes, d’après des esquisses originales d’Evelyn Frank), Lili Clemente, Susanne Kirnbauer (chorégraphie)


A.-N. Bahrmann (© Barbara Pálffy/Volksoper Wien)


La production de La Chauve-Souris, reine absolue des opérettes viennoises, qu’affiche le Volksoper en concurrence avec celle du Staatsoper date de 1987. S’agissant d’une présentation tout à fait traditionnelle, elle semble ne pas avoir pris une ride et frise l’excellence.


La Chauve-Souris à Vienne est affaire sérieuse. Elle est représentée au moment des fêtes de fin d’année au Staatsoper, où Gustav Mahler la fit entrer au répertoire en 1897, avec son traditionnel gala qui convoque à la fin du deuxième acte tout ce que la ville peut réunir de stars du chant. Elle figure parfois au programme du Theater an der Wien, où elle a été créée en 1874; dans le plus modeste Volksoper, situé dans un quartier populaire, deuxième scène lyrique ex-aequo avec le Theater an der Wien, qui se spécialise dans l’opéra baroque, elle est au répertoire tout au long de l’année. La mise en scène actuelle, la douzième depuis 1907 (le nombre de représentations y avoisine les deux mille), initialement dirigée par Leopold Hager, date de 2006 (dans le cadre de la production de 1987) et sa réalisation au pied de la lettre est signée par le ténor Heinz Zednik. La réputation internationale de ce Kammersänger autrichien a culminé à Bayreuth avec les rôles de Loge et Mime dans la production de la Tétralogie de Pierre Boulez et Patrice Chéreau (1976-1980). Sa conception, et c’est heureux, ne varie pas d’une virgule de la tradition, dans un décor adéquat et efficace de Pantelis Dessyllas, et avec des costumes superbes de Doris Engl. Luxe absolu, ce sont des danseurs du Wiener Staatsballett qui assurent polkas et galop à la fête du Prince Orlofsky. Tout est joué dans la parfaite tradition viennoise, avec des chanteurs excellant dans les abondants dialogues parlés et au troisième acte, le comédien Gerhard Ernst, bien connu des téléspectateurs autrichiens pour les séries Tatort et Kommissar Rex, se livre à des improvisations comiques comme il se doit dans le rôle de Frosch, gardien de la prison.


Musicalement, on se situe à un niveau d’excellence enviable. Autant pour l’orchestre, à qui Guido Mancusi insuffle finesse, énergie et un ressort bien viennois, que les chœurs du Volksoper, magnifiques dans tous les numéros, particulièrement dans «Brüderlein» et son hypnotique «Duidu». D’un très bon niveau, la distribution était dominée par l’Adele d’Anja-Nina Bahrmann, d’une justesse et d’une précision redoutables, magnifique dans ses deux longs airs à couplets, et l’Orlofsky de la mezzo-soprano Annely Peebo. Très bonne Rosalinde de Melba Ramos, épatante dans les difficultés de sa czardas. Mehrzad Montazeri (Eisenstein), Günter Haumer (Falk) et Kurt Schreibmayer (Frank) étaient aussi bons comédiens que chanteurs et tous les petits rôles, comme Blind l’avocat bègue de Jeffrey Treganza et la pétillante Ida de Juliette Khalil, achevaient de faire de cette représentation une folle nuit.


Devant tant de tradition suprêmement assumée, on se met à rêver et déplorer que Paris n’ait pas ou plus un instrument aussi exceptionnel que ne l’est le Volksoper à Vienne pour transmettre, dans le respect du style, à un public sans cesse renouvelé le patrimoine d’une musique qui, pour être plus légère, ne demande pas moins de soin.



Olivier Brunel

 

 

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