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Conclusion virtuose Le Mans
Sablé-sur-Sarthe (Centre culturel)
08/26/2017 -
Antonio Lotti : Ascanio: Sinfonia
Antonio Vivaldi : Concerto pour basson en si bémol mineur, RV 503 [1], en mi mineur RV 484 [2], en sol mineur, RV 495 [3] et en la mineur, RV 497 [4] – Concerto pour hautbois et basson en sol majeur, RV 545 [5] – Concerto pour hautbois en do majeur, RV 449 [6]
Giovanni Benedetto Platti : Concerto pour hautbois en sol mineur [7]
Diogenio Bigaglia : Concerto pour hautbois en si bémol majeur [8]
Alessandro Marcello : Concerto pour hautbois en ré mineur, SF-D 935 [9]
Tomaso Albinoni : Concerto pour deux hautbois en fa majeur, opus 9, n° 3 [10]
Paolo Grazzi [5, 8, 9, 10] (hautbois), Amélie Boulas [1, 3], Alberto Grazzi [2, 4, 5] (basson)
Ensemble Zefiro, Alfredo Bernardini (hautbois [6, 7, 10] et direction)
(© Sébastien Gauthier)
Même si le festival de Sablé-sur-Sarthe se termine traditionnellement par un concert donné par l’Académie baroque internationale (cette année, le dimanche 27 août), il s’est conclu dans les faits par le concert du samedi soir, dit de la «Grande Veillée» où, habituellement, les organisateurs font se rencontrer divers solistes, deux par deux puis éventuellement les quatre ensemble, avec orchestre. Cette année, le concert prit la forme non de la configuration à laquelle le festival était habitué, mais celle d’un seul et même orchestre accompagnant divers solistes dans un véritable festival ici aussi, dédié aux instruments à anche double et au répertoire italien de la première moitié du XVIIIe siècle. Entrecoupé par deux entractes ayant permis au public qui d’aller se rafraîchir, qui d’aller acheter quelques disques ou livres liés à la musique et à la thématique du Festival présentés par la belle librairie sabolienne L’Ancre des mots, qui de discuter de la saison prochaine avec quelques autres festivaliers, ce dernier concert permit d’entendre le talentueux ensemble italien Zefiro dont les réalisations discographiques ne cessent de nous enchanter.
Sous la houlette de son directeur musical et formidable hautboïste Alfredo Bernardini, ses musiciens nous offrirent un splendide voyage musical. Certes, on pourra trouver le basson d’Amélie Boulas un rien terne (surtout par rapport au basson d’Alberto Grazzi, plus flamboyant), pourtant jeune musicienne talentueuse et à qui la technique des mouvements rapides des deux concertos de Vivaldi RV 503 et RV 495 n’a guère fait peur, mais ce n’est que peccadille au regard du résultat obtenu et de la complicité nouée avec l’orchestre. Il faut dire que les concertos pour hautbois éclipsèrent quelque peu le reste du programme grâce notamment à la technique totalement époustouflante de Bernardini: incroyable Presto du concerto de Platti, génial Menuet conclusif du Concerto RV 449 de Vivaldi (une découverte à titre personnel mais quelle découverte!), revigorant Allegro conclusif du Concerto d’Albinoni! L’entrain manifesté par le chef et soliste romain était on ne peut plus contagieux, l’excellent ensemble Zefiro (parfois dirigé du violon par Cecilia Bernardini, qui n’est autre que la fille d’Alfredo) se distinguant par sa souplesse d’exécution, par une rythmique toujours présente mais jamais excessive et surtout par une imagination interprétative de chaque instant. Chapeau bas notamment au violoncelliste qui a dû remplacer au pied levé Gaetano Nasillo et dont l’engagement fut visuellement impressionnant, à l’instar de tous les autres musiciens. Le Concerto RV 545 pour hautbois et basson est le seul du genre dans le catalogue des œuvres de Vivaldi (sachant qu’il existe par ailleurs des concertos pour hautbois et violon comme les RV 548 et RV 812 ainsi que des concertos pour deux hautbois référencés RV 534 à RV 536). Le duo entre les frères Grazzi fonctionna à merveille (magnifique Allegro molto conclusif), le passage de témoin entre le hautboïste Paolo et les cordes de l’orchestre ayant fait l’objet d’une particulière finesse. On ne peut donc que regretter de ne pas voir davantage cet ensemble en France tant il incarne aujourd’hui, avec d’autres certes, la vitalité de la musique baroque.
Et voilà: l’édition 2017 s’achève alors que tout un chacun a d’ores et déjà les yeux tournés vers le quarantième anniversaire du festival. Même si rien n’a filtré pour l’heure (la programmation devrait être arrêtée en décembre avant d’être dévoilée au début de l’année 2018), gageons que la réussite sera de nouveau au rendez-vous. Le festival de Sablé-sur-Sarthe: sans aucun doute un des rendez-vous musicaux estivaux à ne pas manquer!
Le site de l’Ensemble Zefiro
Sébastien Gauthier
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