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Déception... Le Mans Fontenay-sur-Vègre (Eglise Saint-Philibert) 08/26/2017 - Georg Philipp Telemann : Fantaisies n° 10 en ré majeur, n° 12 en la mineur, n° 6 en mi mineur et n° 5 en la majeur
Johann Sebastian Bach : Sonate n° 3 en do majeur, BWV 1005 Amandine Beyer (violon)
A. Beyer (© Sébastien Gauthier)
Alice Orange, directrice artistique du Festival de Sablé-sur-Sarthe, a choisi de programmer certains concerts dans des églises autour de la ville même de Sablé. Par ailleurs, elle a voulu, en hommage à Telemann dont on célèbre le 250ème anniversaire de la disparition, que soient données les intégrales non seulement des Douze Fantaisies pour flûte mais également des Trente-six Fantaisies pour clavecin et des Douze Fantaisies pour violon. Ces deux choix sont à l’origine directe de ce concert de début d’après-midi qui permit aux presque 250 spectateurs d’entendre Amandine Beyer.
D’apparence extrêmement détendue, la violoniste prévint néanmoins d’emblée le public en disant: «Ne vous inquiétez pas si ça grince parfois, ça ne fait pas mal... Mais vous savez, ce sont des cordes en boyau et, l’hiver, les cordes en boyau, l’automne, les cordes en boyaux, l’été, les cordes en boyau...». Sentait-elle elle-même que ce concert allait être un peu compliqué ? Car, ne nous le cachons pas, il le fut... Même si la chaleur assez forte qui régnait dans l’église a pu en partie expliquer quelques défaillances dans la justesse (obligeant la musicienne à des raccords fréquents), on ne peut que déplorer les nombreuses, trop nombreuses avouons-le, anicroches qui témoignaient sans doute d’une technique parfois étonnamment insuffisante. C’est d’autant plus dommage qu’il arriva que la profondeur des sonorités de son violon fasse merveille (le Largo de la Fantaisie n° 10, des vibrations pleines dans le registre medium du Grave de la Fantaisie n° 6), sans oublier naturellement un sens de l’articulation qui sublime les aigus si limpides par exemple de l’Andante de la Fantaisie n° 5. Quelques sourires forcés d’Amandine Beyer durant sa prestation trahirent d’ailleurs sa prise de conscience face à l’évidence d’une prestation plus qu’en demi-teinte.
Car, à côté de Telemann, figurait Bach avec la rarement donnée Troisième Sonate. Et là, c’est un fait, la prestation fut d’une tout autre qualité! Certes, les deux premiers mouvements connurent là aussi de légères imperfections mais on sentit une maîtrise de bien meilleure qualité, notamment dans la si redoutable Fugue: seule compte alors la musique, la technique passant au second plan. A partir du troisième mouvement, Amandine Beyer choisit de descendre (tout en jouant!) de l’estrade et interpréta par cœur les Largo et Allegro assai avec une musicalité confondante qui, cette fois-ci, rappelèrent à qui l’aurait oublié, combien elle est une violoniste talentueuse. Les deux bis (un de Matteis, un de Bach) confirmèrent cette impression qui, en fin de compte, avait heureusement quelque peu éclipsé ce difficile début de concert.
Le site d’Amandine Beyer
Sébastien Gauthier
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