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Un Schubert en apothéose à Prades

Prades
Molitg-les-Bains et Codalet
08/09/2017 -  
11 heures, Molitg-les-Bains (Grand Hôtel)
«Forfait beautés»
François Couperin : Sonate en trio «La Superbe» [1]
Wolfgang Amadeus Mozart : Don Giovanni, K. 527 (extraits arrangés pour cordes) [2]
Joaquín Turina : Musas de Andalucía: 2. «Euterpe» & 9. «Calíope» [3]
Richard Strauss : Salome, opus 54: «Danse des sept voiles» (arrangement pour violon et piano) [4]
Igor Stravinsky : L’Oiseau de feu: «Prélude et Ronde des Princesses» (arrangement pour violon et piano) [5]
Serge Prokofiev : Roméo et Juliette, opus 64 (extraits arrangés pour violon et piano par D. Grjunes) [6]
Camille Saint-Saëns : Wedding Cake, opus 76 [7]

Ju-Young Baek [3, 4, 5, 6] (violon), Xénia Maliarevitch [1, 3, 4, 5, 6, 7] (piano), Quatuor Artis Quartet [2, 7]: Peter Schuhmayer, Johannes Meissl (violon), Herbert Kefer (alto), Othmar Müller (violoncelle)



21 heures, abbaye Saint-Michel de Cuxà
«Prades-Puerto Rico 1957, 1er festival de Puerto Rico»
Pablo Casals : Sonate pour violon et piano en ré majeur [1]
Wolfgang Amadeus Mozart: Quatuor avec piano n° 2 en mi bémol majeur, K. 493 [2]
Franz Schubert : Trio avec piano n° 2 en mi bémol majeur, opus 100 D. 929 [3]

Philippe Graffin [1], Ju-Young Baek [2], Hagai Shaham [3] (violon), Gilad Karni [2] (alto), David Cohen [2], Ivan Monighetti [3] (violoncelle), Yves Henry [1], Silke Avenhaus [2], Florian Uhlig [3] (piano)


F. Uhlig (© Marco Borggreve)


Comme la veille, les concerts de la journée se déroulent sous la houlette de Michel Lethiec, attentif à présenter chaque programme en début de représentation: c’est là le fruit d’une passion sincère pour la musique de chambre, sans cesse partagée avec un public fidèle. Le tout premier concert prend place dans l’intimité du salon du Grand Hôtel de Molitg-les-Bains, établissement dédié aux cures thermales où Pablo Casals organisa jadis des concerts. Si les lieux ont été manifestement modernisés en un style passe-partout depuis cette époque glorieuse, la proximité avec les artistes est ici appréciable, tant elle invite à une écoute attentive. Pour autant, le programme appelé malicieusement «Forfait beauté» ne réserve que peu de découvertes réellement intéressantes. On pense ainsi à l’adaptation décevante des extraits les plus fameux de Don Giovanni qui donne la part belle au premier violon – les trois autres comparses étant réduits à faire de la figuration. C’est d’autant plus regrettable que Peter Schuhmayer apparaît un peu en retrait, sans doute fatigué par l’accumulation des concerts à Prades (voir par exemple la veille) – le dernier avant le retour du Quatuor Artis à Vienne. On passera également sur le Wedding cake, qui ne montre pas Saint-Saëns à son meilleur, pour mettre en avant le violon ardent de Ju-Young Baek dans les autres petites pièces du programme, même si on pourra parfois lui reprocher un certain détachement au niveau interprétatif. La pianiste française Xénia Maliarevitch montre quant à elle davantage de sensibilité, en solo comme dans l’accompagnement.


Le concert en soirée propose des œuvres autrement plus ambitieuses autour d’un programme original qui regroupe la Sonate pour violon et piano de Pablo Casals ainsi que les deux œuvres de Mozart et Schubert présentées par le Catalan lors du tout premier festival de Puerto Rico en 1957. C’est là qu’il s’installa à la fin de sa vie, tout en continuant à se produire à Prades lors du festival annuel. On passera rapidement sur le Second Quatuor avec piano de Mozart, pièce mineure, pour se concentrer sur la belle Sonate de Casals, une œuvre certes tournée vers le passé mais qui, par son ampleur et la diversité de ses thèmes, séduit tout du long. Dommage que le déséquilibre acoustique désavantage à ce point le piano élégant d’Yves Henry, mettant particulièrement en avant le violon conquérant de Philippe Graffin, pas exempt d’imprécisions techniques, mais d’une belle générosité dans l’élan et les couleurs déployés. Trois interprètes superbes concluent la représentation avec le Second Trio avec piano de Schubert, chef-d’œuvre bien connu du compositeur qui trouve là une interprétation proche de l’idéal, assez vive et exaltée, dont on aimerait seulement davantage de fragilité dans les premières notes en clair-obscur. Malgré un violon parfois un rien trop linéaire, Hagai Shaham se montre d’une précision redoutable, tandis qu’Ivan Monighetti déploie de superbes couleurs au violoncelle, bien épaulé par l’autorité et la variété de phrasés de Florian Uhlig – le pianiste le plus intéressant entendu ces deux jours à Prades.



Florent Coudeyrat

 

 

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