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Salle des Combins
07/27/2017 -  
Richard Strauss : Elektra, opus 58
Lise Lindstrom (Elektra), Ingela Brimberg (Chrysothemis), Anna Larsson (Klytämnestra), Eric Owens (Orest), Wolfgang Ablinger-Sperrhacke (Agisth), Jasper Leever (Der Pfleger, Alter Diener), Aleksandra Rybakova (Die Vertraute, Aufseherin), Anna Harvey (Die Schleppträgerin), Andrew Staples (Junger Diener), Idunnu Münch, Anastasiia Sidorova, Bethan Langford, Anna Harvey, Anna-Maria Palii (Mägde)
Verbier Festival Orchestra, Esa-Pekka Salonen (direction)


E.-P. Salonen (© Aline Paley)


Autant le climat n’avait pas été favorable à Salomé de Richard Strauss pour l’ouverture du festival de Verbier, autant une semaine plus tard les Dieux ont été cléments pour cette Elektra sous la direction électrisante d’Esa-Pekka Salonen. Il suffit de regarder sur Medici.tv ou bien simplement d’écouter la retransmission de Salomé dirigée par Charles Dutoit pour se rendre compte que la pluie peut perturber une représentation dans une salle de telle structure. Pour Elektra, le soleil était revenu sur les Alpes suisses et rien n’est venu perturber la représentation en version scénique du drame des Atrides.


Esa Pekka-Salonen est le grand vainqueur de cette soirée. Il exerce un contrôle absolu sur cet orchestre de jeunes, l’Orchestre du festival de Verbier, qui atteint cette année un niveau technique superlatif. Sa direction est d’une précision redoutable, les crescendos sont d’une étourdissante progression et il n’y a pas le moindre décalage avec les chanteurs. L’ensemble manque parfois de chaleur, d’abandon mais la force dramatique est immense. D’autant qu’avec l’orchestre sur scène, comme récemment dans la reprise à Lyon de la production dresdoise de Ruth Berghaus, on entend des détails harmoniques et mélodiques qui restent le plus souvent dans la fosse.


On ne pouvait rêver distribution plus homogène, dominée comme il se doit par l’Electre de l’Américaine Lise Lindstrom, qui fait son chemin avec des rôles aussi éprouvants que Turandot et Brünnhilde. Voix incisive, pas immense mais projetant idéalement, elle a une forte présence dramatique qui a donné tout son relief à ce rôle écrasant. Devant une sœur d’une telle puissance vocale, la Chrysothémis de la Suédoise Ingela Brimberg est un peu en retrait, mais d’une très belle humanité. On aurait souhaité un peu plus de venin dans la voix d’Anna Larsson, Clytemnestre vocalement magnifique, mais elle s’est largement rattrapée avec les cris poussés en coulisse lors de son assassinat. On attendait le premier Oreste de Thomas Hampson. Le baryton américain a assuré ses classes de maître à Verbier mais a dû y renoncer, remplacé par Eric Owens, autre Américain, qui s’est illustré à New York dans L’Amour de loin de Kaija Saariaho: magnifique vocalement et pétri d’humanité, son Oreste était une autre belle surprise. Egisthe était chanté sans excès ni caricature par l’Autrichien Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, dont on se rappelle l’excellent Mime à l’Opéra de Paris.


Bien que personne ne semblât responsable d’une quelconque mise en espace, la représentation avait beaucoup d’allure scéniquement, chaque comédien apportant à cette soirée unique son expérience passée et sa personnalité.



Olivier Brunel

 

 

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