About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

La grande classe

Paris
Palais Garnier
06/18/2017 -  
Franz Schubert : Fischerweise, D. 881 – Die Forelle, D. 550 - Schwanengesang, D. 744 – An die Laute, D. 905 – Im Haine, D. 738
Robert Schumann : Myrthen, opus 25: 17 &18. Zwei Venetianische Lieder & 21 «Was will die einsame Träne» – Liederkreis, opus 24: 4. «Ich wandelte unter den Bäumen» – Gedichte, opus 35: 10. «Stille Tränen» – Gedichte, opus 30: 3. «Der Hidalgo»
Alban Berg : Sieben frühe Lieder
Richard Strauss : Lieder, opus 10: 8. «Allerseelen» – Lieder, opus 37: 3. «Meinem Kinde» – Lieder, opus 49: 1. «Waldseligkeit» – Lieder, opus 17: 1. «Seitdem dein Aug’ in meines schaute» – Lieder, opus 27: 2. «Cäcilie»

Anja Harteros (soprano), Wolfram Rieger (piano)


A. Harteros


Anja Harteros a ravi le public de l’Opéra de Paris lors de la dernière reprise de Tosca à Bastille en début de saison, après celui du Théâtre des Champs-Elysées lors de plusieurs opéras donnés en version de concert avec l’Opéra d’Etat de Bavière, où elle chante le plus régulièrement en tant que Kammersängerin dans sa ville de Munich. C’est dire si ce récital de lieder, denrée rare de nos jours, son premier à Paris donné sur la scène du Palais Garnier un soir électoral n’avait entraîné aucune abstention! Public fervent donc pour un magnifique programme germanique composé avec un soin et un goût parfaits et accompagné par Wolfram Rieger, longtemps le pianiste attitré de Brigitte Fassbaender, Thomas Hampson et de la période tardive de Dietrich Fischer-Dieskau.


Ce qui frappe chez cette immense artiste que l’on entendait pour la première fois sans qu’elle n’ait besoin de faire passer sa voix par-dessus un orchestre souvent énorme, comme l’y oblige son répertoire de prédilection (Wagner, Strauss, Verdi), c’est le contrôle absolu de la mesa di voce et la capacité de timbrer chaque nuance – et même les plus fines comme on a pu le constater souvent dans Schumann et Berg. La classe du maintien scénique alliée à une facilité d’incarner des personnages, de détailler chaque petite vignette avec simplicité et humour et surtout la capacité du changement instantané d’humeur sont les qualités d’une grande Liedersängerin. L’humour de Schubert à froid avec Fischerweise et Die Forelle, les lieder de caractère de Schumann (les «Lieder vénitiens» et «Der Hidalgo») tranchaient avec l’abandon de Schwanengesang de Schubert et de l’immense «Stille Tränen» de Schumann, qu’elle a déployé comme un arc.


Avant quelques lieder de Richard Strauss très attendus par son fidèle public d’opéra («Cäcilie» mais aussi les plus crépusculaires «Allerseelen» et «Waldseligkeit»), Anja Harteros a forcé l’admiration avec les Sept Lieder de jeunesse de Berg qui, dans l’absolu dépouillement mélodique et la nudité de l’accompagnement, demandent un contrôle vocal presque aussi périlleux que celui du souffle dans les grands lieder de Strauss.


Un joli bouquet d’encores chantés avec une grâce infinie: «Zueignung» de Strauss, «Du bist wie eine Blume» de Schumann et «Seligkeit» de Schubert, couronnait un récital que le public s’attardant sur les marches brûlantes de Garnier commentait abondamment, semblant ne pas vouloir quitter les lieux.



Olivier Brunel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com