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Hommage à la Scala

Milano
Teatro alla Scala
05/06/2017 -  et 9, 12, 14, 17, 19*, 28, 31 mai, 3, 6 juin 2017
Wolfgang Amadeus Mozart : Don Giovanni, K. 527
Thomas Hampson (Don Giovanni), Tomasz Konieczny (Commendatore), Bernard Richter (Don Ottavio), Hanna Elisabeth Müller (Donna Anna), Anett Fritsch (Donna Elvira), Luca Pisaroni (Leporello), Giulia Semenzato (Zerlina), Mattia Olivieri (Masetto)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala, Paavo Järvi (direction musicale)
Robert Carsen (mise en scène et lumières), Michael Levine (décors), Brigitte Reiffenstuel (costumes), Peter Van Praet (lumières), Philippe Giraudeau (chorégraphie)


(© Marco Brescia & Rudy Amisano/Teatro alla Scala)


Aussi étonnant que cela puisse paraître, Thomas Hampson n’avait encore jamais chanté à la Scala. Alexander Pereira se devait de l’inviter à Milan, lui qui l’avait engagé tant de fois à Zurich lorsqu’il était directeur de l’Opernhaus. C’est ainsi qu’à 63 ans, le célèbre baryton vient de faire ses débuts dans le prestigieux théâtre en Don Giovanni. Un rôle qui l’a consacré sur les plus grandes scènes internationales et qu’il a interprété pour la première fois il y a plus de trente ans, sous la direction d’Harnoncourt. Si la voix n’a plus le lustre ni le mordant d’autrefois et si les problèmes d’intonation sont récurrents, le chanteur n’en incarne pas moins, avec son indéniable charisme scénique, un Don Juan aristocratique et terriblement séducteur, un épicurien qui profite de chaque instant de la vie avec un détachement cynique.


Le metteur en scène Robert Carsen était présent à Milan dès le début des répétitions pour assurer la reprise de la superbe production qu’il avait créée en décembre 2011. Son spectacle se veut un hommage à la Scala : sur le plateau, un miroir géant reflète la salle et les spectateurs. Les lustres sont allumés lorsque les chanteurs défilent devant la fosse, et le Commandeur s’adresse à Don Giovanni depuis la loge centrale. Don Giovanni tire clairement les ficelles de l’action : c’est lui qui apparaît le premier sur scène, avant même le « Notte e giorno a faticar » de Leporello ; et c’est lui aussi qui est sur scène à la fin de l’ouvrage, faisant descendre les autres personnages aux enfers, lesquels sont surpris de le retrouver une nouvelle fois en travers de leur chemin.


La distribution est de très haut niveau. Elle est emmenée par le magnifique Leporello de Luca Pisaroni (qui fait, lui aussi, ses débuts à la Scala), serviteur désinvolte et ironique, au timbre bien projeté et interprète particulièrement expressif, attentif à chaque note et à chaque mot. Sa complicité avec Don Giovanni est évidente, renforcée sans aucun doute par les liens qui unissent les deux chanteurs (à la ville, Pisaroni est le gendre de Hampson). Le ténor suisse Bernard Richter incarne un Ottavio lumineux et distingué, très à l’aise dans les longues phrases de ses airs. Hanna Elisabeth Müller fait forte impression en Donna Anna : elle est clairement éprise de Don Giovanni, et la première scène de l’ouvrage n’est pas celle d’un viol. Vocalement, la soprano séduit par sa voix ample et puissante, homogène sur toute la tessiture, son timbre onctueux et sa technique sans faille, qui lui permet d’affronter avec vaillance les vocalises du rôle. Anett Fritsch est une Elvira particulièrement hystérique et frustrée, mais qui réussit à garder le contrôle de sa voix dans les moments de fureur. On mentionnera également la superbe Zerlina, fraîche et frivole, de Giulia Semenzato ainsi que le Masetto débonnaire et expressif de Mattia Olivieri. Tomasz Konieczny incarne un Commandeur sobre et digne, rendu plus humain par sa voix beaucoup plus légère que celle habituellement associée au rôle. Seule (relative) déception : la direction musicale de Paavo Järvi, certes précise et intense, cohérente et soyeuse, mais manquant de théâtralité et de tension dramatique.



Claudio Poloni

 

 

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