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Excellence cubaine

Madrid
Teatros del Canal
05/10/2017 -  17, 18, 19, 24, 25, 26 février (La Habana), 11, 12, 13*, 14 (Madrid), 26, 27 (Oviedo), 28 (León), mai, 7, 8, 9, 11, 12 juillet (Paris) 2017
Giselle
Alicia Alonso (chorégraphie, d’après Jean Coralli et Jules Perrot), Adolphe Adam (musique)
Ballet Nacional de Cuba
Salvador Fernández (décors)


G. Morejón (© Gabriel Dávalos)


Avant sa venue attendue à Paris dans une salle Pleyel entièrement rénovée, le Ballet national de Cuba a entamé à Madrid une tournée européenne qui le mène aussi en Italie. Paris le verra du 6 au 20 juillet avec deux programmes, Giselle et Don Quichotte, ainsi qu’un gala d’ouverture.


Il existe beaucoup de compagnies de danse dans le monde, toutes ont une histoire fascinante, un passé glorieux. Mais le Ballet de Cuba, tenu à un niveau superlatif depuis soixante-dix ans par Alicia Alonso, a un historique et une place culturelle dans son pays tout à fait singuliers. Et si l’on doit le distinguer des autres compagnies d’exception, c’est certainement par son niveau technique, excellence alliée à une fraîcheur interprétative de ses danseurs et de son corps de ballet.


On espérait rencontrer à Madrid la Prima Ballerina Assoluta cubaine Alicia Alonso qui, malgré le handicap majeur d’être privée de la vue, tient la compagnie d’une main de fer et, depuis son retour en 1948 de l’American Ballet Theater de New York dont elle a été une des principals, a créé à Cuba une compagnie très largement soutenue par le pouvoir et qui est une fierté nationale. Hélas! la danseuse aujourd’hui nonagénaire était retenue à Cuba pour des raisons de santé mais on a pu constater que techniquement, la compagnie fonctionne magnifiquement avec des maîtres de ballet et une belle discipline bien rodée.



R. Quenedit (© Carlos Quezada)


Parmi les primeros bailarines, on a pu voir dans Giselle deux parmi les plus jeunes interprètes de la troupe des rôles de Giselle et d’Albrecht, Grettel Morejón et Rafael Quenedit. Si les décors de voyage sont sommaires mais ne voulant pas montrer autre chose que l’atmosphère romantique de l’Allemagne de Heine, si la musique enregistrée était parfois un peu tonitruante, c’était vraiment une représentation inoubliable tant est bluffante la perfection du corps de ballet qui a des interventions très riches dans cette chorégraphie réalisée par Alicia Alonso, se démarquant à peine et toujours par des détails très originaux de l’originale de Coralli et Perrot.


Grettel Morejón interprète Giselle, dont elle a toute la fraîcheur juvénile, avec une simplicité et une grâce confondantes et une technique impeccable. Son partenaire Rafael Quenedit frappe par la noblesse de son maintien, si jeune et déjà un vrai Prince, et une aisance technique stupéfiante autant dans les sauts que dans les pas les plus simples. A leurs côtés ne déméritaient pas un excellent Hilarion (Julio Blanes) et Daniel Barba dans le rôle de Wilfred. Il ne faudra pas manquer de voir ce couple distribué lors des cinq représentations de Giselle à Paris.



Olivier Brunel

 

 

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