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Une Butterfly haute en couleur

Washington
Kennedy Center Opera House
05/06/2017 -  et 7, 8, 9, 10, 11, 13, 14, 15*, 17, 18, 19, 20, 21 mai 2017
Giacomo Puccini : Madama Butterfly
Ermonela Jaho*/Sae-Kyung Rim/Yunah Lee, Raquel González (Cio-Cio-San), Brian Jagde*/Dimitri Pittas/Chaz’men Williams-Ali (Pinkerton), Troy Cook*/Trevor Scheunemann/Hunter Enoch (Sharpless), Kristen Choi*, Daryl Freedman (Suzuki), Ian McEuen (Goro), Timothy J. Bruno (Lo zio Bonzo), Michael Adams (Yamadori), Allegra De Vita (Kate Pinkerton ), Andrew Bogard (Il Commissario imperiale), James Shaffran (L’Ufficiale del registro)
Washington National Opera Chorus, Steven Gathman (préparation), Washington National Opera Orchestra, Philippe Auguin (direction musicale)
Leslie Swackhamer (metteur en scène), Jun Kaneko (décors), Gary Marder (lumières), Adam Noble (chorégraphie)


(© Scott Suchman for WNO)


S’il n’est pas aussi réputé que le Met de New York, le Lyric Opera de Chicago ou encore l’Opéra de Los Angeles, l’Opéra de Washington n’en est pas moins l’une des grandes institutions lyriques des Etats-Unis. En 2000, le Congrès lui a octroyé le titre de « national » (Washington National Opera, WNO), en regard de son importance. Les représentations sont données au Kennedy Center for the Performing Arts, un complexe ouvert en 1971 et situé le long du Potomac. Le Centre abrite plusieurs salles : l’Opera House, avec 2300 places, mais aussi le Concert Hall (2442 places) et l’Eisenhower Theater (1100 places).


Madame Butterfly est un « tube » du répertoire lyrique, d’où les quatorze représentations programmées en mai, avec jusqu’à quatre artistes en alternance dans les rôles principaux. La production se veut esthétisante : dans un décor unique constitué par une grande paroi habillée de couleurs vives variant au fil de la soirée, les personnages vont et viennent dans des costumes bariolés et stylisés. On relèvera notamment l’effet saisissant de la scène du sacrifice : un cercle rouge se forme sur un écran géant blanc disposé derrière l’héroïne pour évoquer le drapeau japonais, cercle qui se désagrège ensuite pour représenter des gouttes de sang.


On ne présente plus la Butterfly d’Ermonela Jaho, tant la chanteuse albanaise a interprété la geisha japonaise sur de nombreuses scènes. Malgré une projection quelque peu limitée, elle parvient, avec beaucoup de sensibilité, à conférer émotion et crédibilité à son personnage. Malheureusement, la fin du célèbre « Un bel dì vedremo » est totalement escamotée. S’il a trop souvent tendance à forcer sa voix, Brian Jagde éblouit néanmoins par sa vaillance et ses aigus lumineux, incarnant un Pinkerton davantage naïf et ingénu que foncièrement antipathique. Curieusement, son rôle de « méchant » lui vaut des huées au rideau final, tant les spectateurs se sont identifiés à l’histoire. Des spectateurs qui, soit dit en passant, se lèvent comme un seul homme pour acclamer tous les artistes, signe de la spontanéité et la chaleur du public américain, particulièrement bon enfant. On signalera également le Sharpless sobre de Troy Cook, au « legato » exemplaire. Dans la fosse, Philippe Auguin met toute son énergie et tout son cœur pour donner vie au chef-d’œuvre de Puccini.



Claudio Poloni

 

 

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