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Tourbillon d’énergie et de vitalité

Geneva
Opéra des Nations
04/30/2017 -  et 2*, 4, 6, 8, 10, 12, 14 mai 2017
Wolfgang Amadeus Mozart : Così fan tutte, K. 588
Veronika Dzhioeva (Fiordiligi), Alexandra Kadurina (Dorabella), Vittorio Prato (Guglielmo), Steve Davislim (Ferrando), Monica Bacelli (Despina), Laurent Naouri (Don Alfonso)
Chœur du Grand Théâtre de Genève, Alan Woodbridge (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Hartmut Haenchen (direction musicale)
David Bösch (mise en scène), Falko Herold (décors), Bettina Walter (costumes), Michael Bauer (lumières)


(© GTG / Carole Parodi)


Un vent de légèreté et d’insouciance souffle sur l’Opéra des Nations de Genève. Le metteur en scène David Bösch a conçu une nouvelle production de Così fan tutte pétillante et enlevée, sans aucun temps mort, un tourbillon d’énergie et de vitalité, où la comédie prend clairement le dessus. Et d’ailleurs, on rit beaucoup durant tout le spectacle. Dans un décor pivotant, représentant, côté face, un bar fort bien pourvu en bouteilles et, côté pile (mais moins souvent montré), une chambre à coucher dans un joyeux désordre, il a transposé l’action dans les années 1950, avec force gags et accessoires. Mais surtout, il a particulièrement soigné la direction d’acteurs, aidé par une équipe de chanteurs tous très engagés dans leur personnage. La réussite est incontestable.


Maître de céans et véritable pivot de l’action, Don Alfonso a les traits et la voix de Laurent Naouri, barman tout à la fois cynique et désabusé, très expressif et attentif à chaque inflexion et à chaque mot. Despina, sa serveuse, ne lui cède en rien : incarnée par une Monica Bacelli en grande forme vocale et en vraie « bête de scène », elle prend un malin plaisir à s’octroyer une part active dans le stratagème ourdi par son patron, en femme espiègle et cocasse qu’elle est. Annoncé souffrant des pollens, le ténor Steve Davislim n’en incarne pas moins un Ferrando délicat et distingué, que couronne un superbe « Un’aura amorosa ». Si la voix de Vittorio Prato met un peu de temps à s’épanouir pleinement, son Guglielmo se révèle finalement débonnaire et insouciant, avec une belle projection sonore. Les deux jeunes femmes se complètent idéalement elles aussi : Veronika Dzhioeva est une Fiordiligi pulpeuse, aux moyens vocaux impressionnants (superbe « Come scoglio »), qu’elle peine parfois à doser pour obtenir un chant nuancé, alors qu’Alexandra Kadurina interprète une Dorabella fraîche et pimpante, au timbre clair et lumineux. Malgré quelques décalages avec le plateau, le chef Hartmut Haenchen offre, à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande, une lecture vive et enjouée du chef-d’œuvre de Mozart, au diapason de la mise en scène, mais sans négliger pour autant la précision, l’équilibre et les nuances. C’est bien la première fois, dans la salle de l’Opéra des Nations, que l’orchestre ne sonne pas trop fort et ne couvre pas les chanteurs. Au rideau final, ovations pour tous les participants à ce spectacle enthousiasmant !



Claudio Poloni

 

 

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