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La mythologie pour tous

Montpellier
Opéra Berlioz
04/21/2017 -  et 22 avril 2017
Jonathan Dove : Le Monstre du labyrinthe
Damien Bigourdan (Thésée), Lucie Roche (La mère de Thésée), Philippe Estèphe (Dédale), Miloud Khetib (Minos)
Chœur Opéra Junior (Petit Opéra, Classe Opéra, Jeune Opéra), Chœur universitaire Montpellier Méditerranée, Chœur symphonique de Montpellier Occitanie, Chœur du Minotaure, Vincent Recolin, Guillemette Daboval, Sylvie Roux, Valérie Blanvillain, Jean-Michel Balester (chefs de chœur), Orchestre national Montpellier Occitanie, Jérôme Pillement (direction musicale)
Marie-Eve Signeyrole (conception, mise en scène, conception et réalisation du film d’animation), Fabien Teigné (scénographie, conception et réalisation du film d’animation), Philippe Berthomé (lumières), Michel Charbonnier (réalisation de l’origami taureau), Julien Cano (conception et réalisation du film d’animation)




Ainsi que l’a confirmé La Soupe Pop en décembre dernier, Valérie Chevalier, à la tête de l’Opéra national Montpellier Occitanie depuis 2014, s’attache à explorer des formes lyriques hors des canons usuels. Ce renouvellement du répertoire, qui va au-delà de la bienvenue redécouverte de titres méconnus, tels L’Hirondelle inattendue ou Royal Palace la saison dernière, avant, en juin prochain, La Nuit d’un neurasthénique, peut s’appuyer sur l’expérience Opéra Junior, programme original où des chanteurs en herbe participent à une production par saison, parfois adaptée à leurs gosiers, mais sans jamais sacrifier l’exigence musicale et l’intégrité de l’ouvrage, ainsi qu’en témoignent L’Etoile en 2014 ou L’Enfant et les sortilèges l’année suivante. Ce format participatif ne pouvait que croiser le chemin de la création de Jonathan Dove, Le Monstre du labyrinthe, commandée conjointement pour des chœurs amateurs par l’Orchestre philharmonique de Berlin, l’Orchestre symphonique de Londres et le festival d’Aix-en-Provence, où la version française a été créée en 2015, dans une coproduction où la cité languedocienne s’est naturellement jointe à Lille, d’autant que la mise en scène est signée par Marie-Eve Signeyrole, artiste en résidence à Montpellier.


Relisant de manière contemporaine le mythe du Minotaure, l’ouvrage s’appuie sur la narration de la vengeance de Minos, ici incarné par le rocailleux et fiévreux Miloud Khetib. Avec l’appui du travail scénographique et vidéographique de Fabien Teigné aux côtés de la metteur en scène française – et la collaboration de Julien Cano – le sacrifice des jeunes Athéniens pour la traversée vers la Crète évoque avec la subtilité de l’intemporelle universalité symbolique l’exil forcé de foules au nom d’égoïstes intérêts promus comme supérieurs. Mises en valeur par les lumières de Philippe Berthomé, les vagues marines se mêlent avec les effluves, essentiellement tonales, de la musique, pour embarquer l’auditeur dans une traversée qui ne néglige pas les ressources de l’interactivité entre plateau et public, à l’instar de l’enfant touchant guide pédagogique pour la confection d’un bateau de papier, quand le mur de visages en guise de tableau final réconcilie avec émotion la mémoire des disparus et celle des rescapés. Le texte français, avec ses rimes fluides et attendues confinant à la facilité, rejoint la simplicité assumée et efficace de la partition. Il n’en convient pas moins de saluer le travail des effectifs choraux, associant les trois sections d’Opéra Junior (Petit Opéra, Classe Opéra et Jeune Opéra), le Chœur universitaire Montpellier Méditerranée, le Chœur symphonique de Montpellier Occitanie et le Chœur du Minotaure, accompagnés par les musiciens de l’Orchestre national Montpellier Occitanie, sous la direction de Jérôme Pillement. Si l’on mentionnera le Thésée de Damien Bigourdan, dont la tension dans la ligne vocale se fait l’écho de celle du drame, et sa mère, confiée à Lucie Roche, c’est d’abord la plénitude du Dédale de Philippe Estèphe, campé façon intellectuel esthète en déréliction, qui retiendra l’attention, accomplissant peu à peu, à l’aube de sa carrière, les promesses que l’on avait déjà repérées.



Gilles Charlassier

 

 

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