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1er avril sans surprise

Vienna
Staatsoper
03/29/2017 -  et 1er*, 5, 8 avril 2017
Gioachino Rossini: L’Italiana in Algeri
Adam Plachetka (Mustafà), Maxim Mironov (Lindoro), Margarita Gritskova (Isabella), Paolo Rumetz (Taddeo), Hila Fahima (Elvira), Rachel Frenkel (Zulma), Rafael Fingerlos (Haly)
Jean-Pierre Ponnelle (mise en scène, décors), Vera Richter (costumes), Rudolf Fischer (lumières)
Chor der Wiener Staatsoper, Martin Tebesta (chef de chœur), Orchester der Wiener Staatsoper, Evelino Pidò (direction)


(© Michael Pöhn)


La mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle est considérée comme une des classiques du genre, et elle prend même avec les années un côté un peu rétro qui la bonifie en renforçant son humour potache. En revanche, elle peut aussi mettre cruellement en évidence toutes les lacunes de la production. Malgré son enthousiasme, Adam Plachetka ne convainc pas totalement en Mustafà: il force visiblement son personnage, scéniquement part en le tirant vers une sorte de bouffon, vocalement en grossissant le trait au point de nuire à la ligne mélodique. Hila Fahima campe une Elvira appréciable mais un peu prévisible, usant de son timbre cristallin comme d’une arme à double tranchant: la moindre imprécision d’intonation est immédiatement audible – en revanche, quand tout est en place, le résultat peut être spectaculaire. Paolo Rumetz est quant à lui complètement à son aise dans le rôle de Taddeo: de loin le meilleur acteur de la soirée, il dose son chant avec justesse et instille une dose d’italianisme bienvenue sur scène. Margarita Gritskova chante Isabella avec charme et agilité, mais semble aussi délivrer ses vocalises avec trop d’insouciance pour véritablement aspirer à les habiter avec intensité. Le contraste est d’autant plus marquant lorsqu’on la compare à son partenaire, Maxim Mironov (Lindoro), qui sait en revanche exactement que faire de sa partie: une voix énergique, homogène sur tous les registres, des aigus éclatants qui servent son personnage plutôt que de simple faire-valoir. La rencontre entre Lindoro et Isabella à la fin de la première partie marque au fond le seul moment véritablement magique de la représentation, l’atmosphère prenant tout d’un coup une tournure émouvante.


Le plateau vocal serait sans doute relativement satisfaisant s’il était soutenu par un chef particulièrement attentif: malheureusement, malgré des tempos assez vifs, Evelino Pidò n’offre qu’une lecture assez routinière, qui manque de contraste, d’engagement, et surtout de précision. Les décalages avec la scène sont bien trop fréquents, se faisant d’ailleurs de plus en plus fréquents au cours des scènes pour véritablement permettre au public de savourer la comédie. Rien de dramatique, mais on pouvait attendre plus d’étincelles dans un opéra de Rossini un soir de 1er avril.



Dimitri Finker

 

 

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