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Plasson, enfin à Bruxelles

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/25/2017 -  et 28 février 2017
Gabriel Fauré: Pénélope
Anna Caterina Antonacci (Pénélope), Yves Saelens (Ulysse), Sylvie Brunet-Grupposo (Euryclée), Vincent Le Texier (Eumée), Pierre Doyen (Eurymaque), Julien Dran (Antinoüs), Angélique Noldus (Cléone), Blandine Staskiewicz (Mélantho), Maxime Melnik (Léodès), Nabil Suliman (Ctésippe), Julie Mathevet (Lydie), Julia Szproch (Phylo), Virginie Léonard (Alkandre, Eurynome), Kamil Ben Hsain Lachiri (Pisandre), Maria Portela Larisch (Un pâtre)
Académie des Chœurs de la Monnaie, Chœurs de la Monnaie, Martino Faggiani (chef des chœurs), Orchestre symphonique de la Monnaie, Michel Plasson (direction)


M. Plasson


De Pénélope, il est beaucoup question pour le moment, mais nettement moins de l’héroïne de Fauré. Créé en 1913 à Monte-Carlo, cet opéra reste rare, bien qu’Olivier Py l’ait mis en scène en 2015 à Strasbourg. Rare, également, et exceptionnelle, plus encore : la présence, à Bruxelles, de Michel Plasson, qui effectue ses débuts tardifs à la Monnaie, pour exécuter en version de concert ce fleuron de l’opéra français.


Ce poème lyrique en trois actes s’épanouirait mieux au théâtre, dont la rénovation sera bientôt achevée, que dans la Salle Henry Le Bœuf. Malgré des passages puissants, cette œuvre nécessitant des dosages précis appelle un écrin plus intimiste. Le vénérable chef a manifestement manqué de temps de répétition pour mieux raffiner les timbres, perfectionner la mise en place et équilibrer la dynamique. Certains moments paraissent épais et l’orchestre, qui n’a pas interprété cet opéra depuis près d’un siècle, n’affiche pas au début son aisance habituelle. Toutefois, la direction en restitue sans emphase ni faute de goût le lyrisme et les subtils alliages de timbres, tout en révélant la complexité de l’écriture fauréenne.


La Monnaie mobilise une fameuse distribution. Les chanteurs interagissent peu mais brillent individuellement, veillent à la diction et tiennent leur rôle à merveille, même les plus petits. Déjà Pénélope à Strasbourg, Anna Caterina Antonacci laisse une forte impression par l’intensité et la justesse de l’incarnation. Accordant aux mots toute leur importance, la soprano épate également par ses capacités vocales grâce auxquelles elle exploite une tessiture fabuleuse avec une souplesse parfaite. Yves Saelens impose avec sensibilité un Ulysse touchant et convaincant, malgré une émission nasale et contrainte, mais il aurait fallu un Yann Beuron pour nous satisfaire totalement.


Voix corsée et tempérament affirmé, Sylvie Brunet-Grupposo rappelle en Euryclée qu’elle demeure une très grande chanteuse, mais le rôle ne lui permet que partiellement d’arborer son métier dans toute son étendue. Vincent Le Texier personnifie un Eumée de grande stature au moyen d’une voix puissante et richement timbrée qui rappelle celle de José Van Dam, présent en tant que spectateur, le baryton ayant si souvent chanté avec Plasson. Pierre Doyen s’impose sans difficulté en Eurymaque, droit et bien chantant, tandis que Julien Dran se démarque par le style et la séduction du timbre.


Angélique Noldus et Blandine Staskiewicz excellent dans leur courte partie, tandis que Julie Mathevet, Julia Szproch, Virginie Léonard et Maria Portela Larisch, autant de voix bien ajustées, ravissent par leur fraicheur et leur finesse. Les choristes remplissent honorablement leur fonction mais ils sont loin de constituer le principal motif de contentement de la soirée : nous sommes surtout heureux d’applaudir enfin Michel Plasson dans une œuvre qu’il n’a pas eu la possibilité d’enregistrer.



Sébastien Foucart

 

 

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