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Castafiore et boules de cristal à Montpellier

Montpellier
Corum - Salle Berlioz
06/10/2001 -  et 8 juin 2001
Robert Schumann : Ouverture, scherzo et finale, opus 52
Manuel de Falla : Nuits dans les jardins d’Espagne
Carl Maria von Weber : Konzertstück pour piano et orchestre, opus 79
Rued Langgaard : Musique des sphères


Jean-François Heisser (piano), Marie-Pierre Barbu (soprano)
Chœur des opéras de Montpellier, Laurent Mellin (chef de chœur)
Elèves du CNR de Montpellier, Orchestre national de Montpellier, Claude Bardon (direction)

On reconnaît une fois de plus la patte de René Koering dans la programmation de qualité de l’Orchestre philharmonique de Montpellier. Le concert donné le dimanche 10 juin sous la direction de Claude Bardon présentait en effet de multiples intérêts.


D’abord un triptyque relativement rare de Schumann, Ouverture, scherzo et finale, restitué de façon généralement assez vive et nerveuse, avec un orchestre allégé au maximum (trois contrebasses).


Ensuite, le plaisir d’entendre un grand artiste, en la personne de Jean-François Heisser, dans les Nuits dans les jardins d’Espagne, d’autant qu’il a enregistré l’intégrale de la musique de piano de Falla voici quelques années. Toujours plus objectif, pour ne pas dire sec, que soucieux d’évoquer quelque sortilège nocturne, Heisser semble se mouvoir dans un autre univers que l’orchestre, toujours allégé, mais plus volontiers romantique qu’impressionniste.

Dans le Konzertstück de Weber, le souci d’éviter tout effet inutile se conjugue avec la recherche d’un dépouillement qui place fort opportunément cette délicate partition à mi-chemin entre Mozart et Chopin. D’une grande subtilité, cette conception privilégie sans doute la précision et le détail davantage que l’élan vital, mais n’en emporte pas moins l’adhésion du public. Le soliste concède donc en bis une Danse du meunier (extraite du Tricorne), parfaitement altière et brûlante.


Enfin, la découverte, pour une grande partie des spectateurs, de la très rare Musique des sphères de Rued Langgaard. Cette œuvre unique, écrite pour grand orchestre, petit orchestre placé derrière la scène, soprano et chœur, évoque dans ses atmosphères successives Nielsen et Villa-Lobos ou même Satie et Bruckner. On pourrait se trouver en plus mauvaise compagnie et il serait même assez aisé d’en faire passer certains extraits, soigneusement choisis, pour du Ligeti. Pas de thème, des harmonies aussi peu révolutionnaires que changeantes, mais sollicitées dans des contextes inattendus, une continuité sui generis, toutes les règles du discours musical sont pulvérisées par un compositeur âgé de vingt-cinq ans, qui ne persévérera d’ailleurs pas dans de telles audaces. L’interprétation est à la hauteur du défi posé par ces trente-sept minutes de musique.




Simon Corley

 

 

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