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Le temps n’a pas de prise sur Cendrillon

Lausanne
Martigny (Fondation Pierre Gianadda)
02/21/2017 -  et 4, 7 (Monte-Carlo), 11 (Dortmund), 13 (Hamburg), 15 (Amsterdam), 22, 26 (Versailles), 28 (Luxembourg) février 2017
Gioachino Rossini : La Cenerentola
Cecilia Bartoli (Angelina), Edgardo Rocha (Don Ramiro), Nicola Alaimo (Dandini), Carlos Chausson (Don Magnifico), Ugo Guagliardo (Alidoro), Sen Guo (Clorinda), Irène Friedli (Tisbe)
Chœur d’hommes de l’Opéra de Monte-Carlo, Stefano Visconti (préparation), Les Musiciens du Prince, Gianluca Capuano (direction musicale)
Claudia Blersch (mise en espace), Luigi Perego (costumes)


(© Fondation Pierre Gianadda)


Créée à Rome en 1817, La Cenerentola de Rossini a 200 ans et n’a pas pris une ride. Près de 25 ans après ses débuts dans le rôle, Cecilia Bartoli a, elle aussi, gardé toute sa fraîcheur dans l’incarnation de Cendrillon. Après avoir participé, l’année dernière, à la création de l’ensemble baroque Les Musiciens du Prince, dont elle est la directrice artistique et dont elle a choisi chaque musicien, la célèbre cantatrice a décidé de partir en tournée avec le personnage qui l’a consacrée sur les plus grandes scènes lyriques. Pour ce faire, elle a pris soin de s’entourer de collègues avec la plupart desquels elle a déjà chanté l’œuvre, notamment à l’Opernhaus de Zurich. En raison des exigences d’une tournée dans des salles à chaque fois différentes, c’est la solution de la mise en espace qui a été choisie, avec une poignée d’accessoires ; les protagonistes font leur entrée dans les somptueux costumes de la célèbre production zurichoise du chef-d’œuvre de Rossini. Le temps semble n’avoir aucune prise sur Cecilia Bartoli, qui est aussi crédible en Cendrillon qu’à ses débuts. On s’émerveille également de la spontanéité et de la vivacité de son incarnation, sans parler de sa technique vocale superlative, où chaque note, chaque inflexion, chaque souffle semblent minutieusement contrôlés. Et que dire de l’agilité de ses vocalises et de ses pianissimi chantés dans un souffle de voix ? La cantatrice aurait décidé d’abandonner définitivement le rôle au terme de la tournée, ce qui rend chacune de ces représentations encore plus mémorable.


Grâce à une distribution d’exception et à un orchestre inspiré, la soirée ne se résume pas à un « show Bartoli ». Et au-delà des prouesses vocales des uns et des autres, c’est surtout l’esprit d’équipe et la parfaite interaction entre les personnages qui marquent les esprits. Fidèle partenaire de Cecilia Bartoli à Zurich, Carlos Chausson incarne un Don Magnifico truculent et exubérant, mais qui laisse aussi apparaître un côté noir et menaçant lorsqu’il s’adresse à Cendrillon. Membres de la troupe de l’Opernhaus, Sen Guo et Irène Friedli campent deux sœurs aussi exaspérantes et prétentieuses l’une que l’autre, au point que leur incarnation scénique ferait presque oublier leurs talents vocaux. Avec sa stature imposante et sa voix sonore et bien timbrée, Nicola Alaimo est un Dandini espiègle et roublard. Un peu plus en retrait, Ugo Guagliardo incarne un Alidoro sobre et élégant, mais à la voix un brin engorgée, et dont les deux ailes dans le dos (en référence à son nom...) font sourire. Last but not least, le Ramiro d’Edgardo Rocha est un régal pour les oreilles, avec son phrasé délicat, ses aigus rayonnants et son sens des nuances. Après une Ouverture particulièrement enlevée et contrastée, mais aussi précise et homogène, Les Musiciens du Prince, placés sous la direction de Gianluca Capuano, ont continué sur leur lancée tout au long de la soirée, démontrant la qualité de la jeune formation.


L’unique étape suisse de cette tournée exceptionnelle à tous points de vue a eu lieu à la Fondation Pierre Gianadda de Martigny, située à une soixantaine de kilomètres de Lausanne, où Cecilia Bartoli se produisait pour la vingt-quatrième fois. Outre deux expositions de peinture de haut niveau chaque année, la Fondation propose une riche saison de concerts. Cecilia Bartoli y reviendra le 2 septembre. Elle sera alors entourée de tableaux de Cézanne.


Le site Internet de la Fondation Pierre Gianadda



Claudio Poloni

 

 

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