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Une Flûte pour adultes

Gent
Opera Vlaanderen
01/11/2017 -  et 16, 17, 18, 20, 22, 27, 29, 31 décembre 2016 (Antwerpen), 13, 14, 15*, 17, 18, 20, 21 janvier 2017 (Gent)
Wolfgang Amadeus Mozart: Die Zauberflöte, K. 620
Ante Jerkunica (Sarastro), Hulkar Sabirova*/Hasmik Torosyan (Königin der Nacht), Kenneth Tarver*/Adam Smith (Tamino), Lore Binon*/Mirella Hagen (Pamina), Josef Wagner (Papageno), Morgane Heyse (Papagena), Michael J. Scott (Monostatos), Hanne Roos (Erste Dame), Tineke Van Ingelgem (Zweite Dame), Raehann Bryce-Davis (Dritte Dame), Evgeny Solodovnikov (Sprecher, Erster Priester, Zweiter Geharnischter)), Stephan Adriaens (Zweiter Priester, Erste Geharnischter), Katrijn Van Cauwenberghe, Merel De Coorde, Giulia Schoofs, Berend Soenen, Klaas Moortgat, Niels Soenen, Andreas De Weert (Knaben)
Koor Opera Vlaanderen, Symfonisch Orkest Opera Vlaanderen, Jan Schweiger (direction)
David Hermann (mise en scène), Christof Hetzer (décors, costumes), Bernd Purkrabek (lumières)


(© Annemie Augustijns)


L’Opéra des Flandres croit en sa Flûte enchantée de 2012: neuf représentations à Anvers, huit à Gand. De quoi enfoncer le clou. Avouons que nous nous rendons à cette reprise avec un enthousiasme modéré. David Hermann revisite radicalement l’opéra de Mozart qui devient un parcours initiatique dans un monde post-apocalyptique rendu à l’état sauvage : la nature reprend ses droits, la justice ne règne plus. A la sortie, à l’époque, nous ne comprenions guère l’intention. Avec le recul, et l’effet de surprise passé, cette mise en scène paraît, en toute objectivité, extrêmement originale et audacieuse, inattendue et dérangeante, parfaitement cohérente dès le postulat de départ admis, et même parfois drôle. La direction d’acteur se révèle puissante, la scénographie d’une fluidité quasiment cinématographique ; les décors changent souvent, la plupart revenant au moins une fois, un tour de force qui mérite d’être salué. La conclusion meurtrière laisse, par contre, toujours aussi sceptique : sept morts, tout de même. Véritable cas d’école, cette production représente la quintessence du Regietheater. Cette Flûte pour adultes ne convient donc pas aux plus jeunes, ce que l’Opéra des Flandres devrait honnêtement préciser. La présence d’enfants dans la salle ce dimanche semble donc pour le moins incongrue, mais que les parents qui comptent s’y rendre avec leur progéniture se rassurent : ce spectacle violent ne contient pas de nudité. David Hermann a du talent et des choses à dire à ceux qui veulent bien l’entendre. Qu’accomplira-t-il pour Simon Boccanegra, la prochaine production de la maison en février ?


La distribution comporte de nouveaux éléments. Kenneth Tarver incarne un Tamino presque trop raffiné dans ce contexte. Ce ténor au timbre séduisant élabore une ligne souple, peaufine le phrasé, affiche une qualité de projection constante. Lore Binon campe une ravissante Pamina, gracieuse et juvénile, mais la voix séduit inégalement : la soprano belge réserve de beaux moments mais paraît contrainte à d’autres. Hulkar Sabirova s’impose en Reine de la Nuit par ses aigus affûtés et sa voix opulente, mais le chant manque de finesse et le timbre de saveur. S’agissant de la Papagena de Morgane Heyse, la voix suit sans problème et se plie aux exigences de la production, mais la mise en scène dévalorise le personnage, qui devient une vieille jeune fille difforme se déplaçant en chaise roulante. De bons chanteurs reprennent du service. Ante Jerkunica se montre, une fois de plus, excellent en Sarastro : voix puissante, timbre magnétique, phrasé parfait. Joseph Wagner convainc, de nouveau, lui aussi, en Papageno, sa prestation athlétique n’excluant pas la beauté du chant. Présentes toutes deux lors de la création, Hanne Roos et Tineke Van Ingelgem se joignent, cette fois, à Raehann Bryce-Davis, nouvelle recrue de la troupe de jeunes, pour les trois Dames : elles se démarquent par leur jeu scénique et par la combinaison heureuse de leur voix. Quant à l’orchestre, il sonne avec netteté et précision, souvent sèchement, mais toujours avec sveltesse et dynamisme : le chef, Jan Schweiger, remplit consciencieusement sa tâche.



Sébastien Foucart

 

 

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