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Entente parfaite

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/14/2017 -  
Esa-Pekka Salonen: Nyx
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 20, K 466
Jean Sibelius: Symphonie n° 2, opus 43

Leif Ove Andsnes (piano)
Brussels Philharmonic, Stéphane Denève (direction)


L. O. Andsnes (© Ozgür Albayrak)


Ce concert prouve l’entente parfaite entre le Brussels Philharmonic et Stéphane Denève, son directeur musical depuis septembre 2015 : tant mieux pour la formation belge et tant pis pour les grandes phalanges d’outre-Quiévrain qui profiteraient certainement du talent du chef français. Ce dernier prend la parole en anglais pour présenter le programme qui débute par une œuvre du XXIe siècle, une bonne habitude depuis sa prise de fonction. Le choix se porte ce soir sur Nyx (2010) d’Esa-Pekka Salonen. Sollicitant un orchestre au complet, cette composition versatile relève du genre du poème symphonique, le titre faisant référence à la déesse de la nuit dans la mythologie grecque : consistante et rutilante, cette musique d’une séduction immédiate comporte des idées pour deux ou trois autres œuvres, mais elle témoigne de l’imagination du Finlandais, en particulier dans les effets sonores et les alliages de timbres, d’une grande sophistication. L’implication et la maîtrise de l’orchestre et du chef contribuent largement au plaisir ressenti à l’écoute de cette œuvre captivante.


La suite de la première partie nécessite un important changement sur le plateau, mais cette pause permet de relâcher la tension avant le saut dans le temps induit par le Vingtième Concerto pour piano (1785) de Mozart. En 2007, Leif Ove Andsnes l’interprétait brillamment dans cette salle avec l’Orchestre de chambre d’Europe. L’exécution affiche une perfection plastique toujours aussi impeccable : lyrisme du phrasé, beauté de la sonorité, netteté du toucher, contrôle absolu de la dynamique. Les qualités relevées à l’époque s’appliquent encore aujourd’hui. Cette belle et grande interprétation révèle un jeu pianistique d’une indéniable justesse d’expression et un accompagnement orchestral éloquent et attentif à ne jamais couvrir le soliste. Nous n’avions plus entendu un aussi beau concerto de Mozart au concert depuis longtemps.


Le bis, une Romance de Sibelius, change de l’ordinaire et permet d’introduire la seconde partie, occupée par la Deuxième Symphonie (1902) du compositeur finlandais. Stéphane Denève en livre une interprétation intense, construite avec clarté et rigueur, au déroulement logique vers la majestueuse coda. Les angles saillants et les contrastes abrupts confèrent à cette œuvre un aspect dru particulièrement apprécié, le souffle ne venant jamais à manquer. Dans chacun des quatre mouvements, cet orchestre de qualité atteint un niveau de finition constant, les plans paraissant toujours nets et équilibrés, tandis que chaque pupitre se montre fiable et éloquent. Avec ces trois œuvres, l’orchestre et son chef attestent de leur capacité d’assimilation de styles différents.



Sébastien Foucart

 

 

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